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Le SATAS, un organisme pour venir en aide aux hommes violents

Région Zéro 8
Rattrapage du mardi 27 avril 2021

Le SATAS, un organisme pour venir en aide aux hommes violents

Le SATAS, un organisme pour venir en aide aux hommes violents

Le poing d'un homme avec la silhouette floue d'une femme derrière.
Le poing d'un homme avec la silhouette floue d'une femme derrière.PHOTO : iStock
Région Zéro 8
Région zéro 8Publié le 27 avril 2021

Alors que les féminicides s'accumulent au Québec depuis le début de l'année, des sommes ont récemment été annoncées pour aider les centres d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. De l'autre côté du spectre, des organismes comme le Service d'aide et de traitement en apprentissage social (SATAS) en Abitibi-Témiscamingue viennent en aide aux hommes violents afin de contrer le fléau de la violence conjugale.

Les organismes qui viennent en aide aux hommes qui ont des comportements violents pourront eux aussi bénéficier de l'aide gouvernementale annoncée la semaine dernière. Les montants réservés à ces organismes devraient être annoncés jeudi.

On salue toutes les sommes, toutes les initiatives qui sont faites en violence conjugale, que ce soit pour les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence ou pour les cellules de crise ou ailleurs. N'en demeure pas moins que même si on mettait tout le monde à l'abri, il resterait quand même des hommes violents, souligne Chantal Lessard, directrice générale du SATAS.

« Même si on avait des maisons d'hébergement et des ressources suffisantes partout, il resterait quand même des hommes violents. On a 31 organismes à travers le Québec qui viennent en aide aux hommes qui ont un comportement dans un contexte conjugal. »

— Une citation de  Chantal Lessard, directrice générale du SATAS

Annuellement, le SATAS vient en aide à environ 120 personnes, à condition d'être à son maximum de ressources, soit avec une intervenante dans les MRC de Rouyn-Noranda, de la Vallée-de-l'Or et d'Abitibi. C'est peu de personnes que je suis capable d'aider avec les ressources auxquelles j'ai accès. C'est sûr que j'attends avec beaucoup de fébrilité le montant qui va être annoncé jeudi, fait valoir Mme Lessard.

Je ne veux pas qu'on retienne que chaque fois qu'on donne de l'argent pour la violence conjugale, les ressources font juste dire "ce n'est pas suffisant". Ce ne sera jamais suffisant pour éradiquer un problème comme la violence conjugale. Ça va prendre des changements très profonds au niveau de notre culture. C'est une culture qui existe dans d'autres sociétés, pas juste au Québec. C'est une culture qui est misogyne, qui met de l'avant le contrôle et la possession des femmes. On a un changement de fond à faire au niveau de notre culture, de la socialisation des garçons et des filles, on a beaucoup de prévention, beaucoup de travail sur la table, souligne Chantal Lessard.

« Le curatif, c'est une solution, mais le curatif arrive quand les comportements sont bien installés et qu'il faut défaire les apprentissages. Le comportement violent, ça s'apprend. Si on agissait en amont, si on était capable d'avoir une société qui est beaucoup plus égalitaire, on aurait beaucoup moins de curatif à faire. Le curatif, ça coûte beaucoup plus cher comparativement à du préventif ou de la sensibilisation. »

— Une citation de  Chantal Lessard, directrice générale du SATAS

La directrice générale du SATAS croit que l'éducation doit se faire à la maison, mais aussi à la garderie, à l'école et tout au long de la vie des garçons et des hommes. Quand je parle d'un changement de fond, ce n'est pas juste dans l'éducation que les organismes communautaires peuvent faire dans les écoles avec des budgets de prévention et de sensibilisation à coup de rencontres de deux heures avec des classes sur l'importance d'avoir des relations amoureuses saines et égalitaires. Ça va passer par donner le droit à des filles d'être des filles. C'est quoi une fille en 2021? C'est quoi un homme en 2021? Qu'est-ce qu'on va permettre, qu'est-ce qu'on permet à nos hommes aujourd'hui?, questionne-t-elle.

Ce code de masculinité là, où le gars n'a pas le droit [...] d'être faible et de casser, n'a pas le droit d'avoir de la peine... il a le droit d'être en colère, ça c'est une réaction à laquelle on s'attend des hommes, mais on ne s'attend pas à ce qu'un homme vive des difficultés, de l'anxiété et du stress et qu'à un moment, il explose et qu'il explose en pleurant. Il va exploser en colère, il va exploser au travail, il va exploser dans son couple. Dans la socialisation qu'on va faire de nos garçons, il va falloir leur dire que c'est correct, que c'est OK, et que tu as le droit d'être viril dans la vie et de pleurer. Que tu as le droit d'être viril dans la vie et de demander de l'aide, fait-elle savoir.

« Demander de l'aide, c'est courageux. Arrêtez de penser que vous avez l'air faible. Chez SATAS, quand on va vous accueillir, c'est la première chose qu'on va vous dire. »

— Une citation de  Chantal Lessard, directrice générale du SATAS

Selon la directrice générale, environ la moitié des hommes qui font appel aux services du SATAS ont été référés par le système judiciaire ou de la protection de la jeunesse. L'autre moitié vient sur une base volontaire.

Pour écouter l'entrevue complète, cliquez sur l'audiofil.