Au lendemain de la prise d'assaut du Capitole à Washington, que peut-on conclure de ces événements? Doit-on s'inquiéter de mouvements extrémistes au Canada aussi?
Le professeur de l’école de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents, Davd Morin, explique que même si la situation aux États-Unis diffère de la nôtre, il ne faut pas baisser la garde.
Selon le professeur, les événements d’hier ne représentent qu’une étape supplémentaire dans un processus de radicalisation et de polarisation déjà bien entamé.
C’est important peut-être de rappeler que ça n'est pas une surprise. Ça fait des années que la société américaine est très polarisée
, souligne-t-il.
David Morin indique que depuis des années, les membres de groupes extrémistes ont augmenté, et se sont sentis légitimés sous Trump. Ils avaient l’impression qu’ils avaient un porte-voix
, illustre-t-il.
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D’ailleurs, des chapitres de certains groupes d’extrême droite ou antigouvernementaux ont été créés au Canada. Il mentionne les actes violents survenus à Edmonton, Toronto, et à la mosquée de Québec.
Je crois qu’il ne faut absolument pas se sentir immunisé et à l’abri parce qu’avec ce que l’on voit, il y a quand même des attaques contre les institutions démocratiques ici aussi
, prévient-il.
Le professeur rappelle que l’extrême droite a causé de plus en plus de dommages depuis quelques années.
« Depuis plusieurs années maintenant, le nombre de victimes d’actes violents sont beaucoup plus nombreux du côté de l’extrême droite et des groupes antigouvernementaux que n’importe quelle forme d’extrémisme, violent, incluant le djihadisme. »
Le spécialiste prévoit d’ailleurs que l’instabilité se poursuivra chez nos voisins du Sud.
Je pense que le plus gros problème, ce sont les années à venir
, affirme David Morin.