« C'est la tempête parfaite. L'infidélité [se situe] entre le désir et le devoir, entre le rapport à soi et le rapport aux autres », croit la dramaturge et auteure Fanny Britt. En compagnie de l'écrivaine Claire Legendre et de la scénariste et auteure Marie-Andrée Labbé, elle discute de l'adultère comme d'un thème fécond dans la création littéraire.
Selon l’American Association for Marriage and Family Therapy, environ 25 % des maris et 15 % des épouses ont déjà eu une aventure extraconjugale. Une statistique sur l’infidélité parue dans le Journal of Marital and Family Therapy en 2015, révèle que 74% des hommes et 68% des femmes auraient une aventure s’ils étaient sûrs de ne jamais se faire prendre.
« C’est universel. Tous les lecteurs et les spectateurs peuvent s’y identifier, en étant cocu ou en ayant peur de le devenir. […] Aujourd’hui, ce n’est plus un tabou, [l'adultère] est un problème émotionnel, ce n’est plus une transgression sociale. C’est banal, c’est une réalité bourgeoise. »
« La maîtresse est un personnage qui souffre beaucoup de la dissonance dans laquelle elle doit se retrouver constamment. Pour se faire du bien, elle doit obligatoirement faire le mal. […] Je n’aborde pas l’adultère du point de vue de la moralité, c’est une question d’éthique. Ce qui m’intéresse, c’est l’affrontement entre la conscience et la pulsion. Qu’est-ce que l’on peut sacrifier pour atteindre ce que l’on désire? »
« Dramatiquement, c’est très payant. Ça combine l’amour et la sexualité, deux thèmes très payants en fiction. »
Quelques livres à lire sur le sujet :
Back Street, Fannie Hurst, J'ai Lu, 1930
Je t’aime, je te trompe : repenser l’infidélité pour réinventer son couple, de la psychothérapeute reconnue Esther Perel. Son essai est paru le 9 avril dernier chez Robert Laffont.