Quand la fiction se fait politique
Publié le 15 novembre 2018
Martine Delvaux, Kevin Lambert et Blaise Ndala conçoivent la littérature comme un espace d'engagement. Dans un contexte social et politique polarisé, quel est le pouvoir du roman, et quelle est la responsabilité du romancier?
Invitée d’honneur du Salon du livre de Montréal, de la sélection des Prix des libraires du Québec, catégorie roman québécois, avec Thelma, Louise et moi, Martine Delvaux écrit pour dénoncer, notamment la culture du viol.
« On n'est jamais hors politique. Dès que je mets des mots sur une page, c’est politique. Ce qui ne veut pas dire que je fais du roman à thèse. Selon moi, le travail de romancier en est un de lucidité. »
Lui aussi de la sélection des Prix des libraires du Québec, catégorie roman québécois, pour Querelle de Roberval, Kevin Lambert met en scène un conflit de travail dans une scierie qui tourne à la violence absolue.
« Je crois que la littérature a sa propre manière de parler de politique, explique l’auteur. L’identification, par exemple, donne au lecteur un point de vue différent sur la situation, elle est peut-être même capable de le changer. »
Juriste spécialisé en droits de la personne, romancier et blogueur originaire de la République du Congo, Blaise Ndala estime ne pas pouvoir se contenter de poursuivre uniquement la beauté.
« Je ne peux pas me permettre de faire de l’esthétique. Je ne peux pas me cantonner à de la belle prose. Si je veux être aux prises avec la réalité, qui de toute manière s’impose, je ne peux pas simplement raconter la beauté du soleil de Kinshasha. »
Séances de dédicace
Martine Delvaux sera en séance de dédicaces le 16 novembre à 14 h, le 17 novembre à 17 h et le 18 novembre à 17 h 30 pour Thelma, Louise et Moi, ainsi que le 17 novembre et le 18 novembre à 14 h pour Les filles en série. Kevin Lambert y sera le 16 novembre à 18 h et 20 h, le 17 novembre à 16 h et le 18 novembre à 13 h. Blaise Ndala y sera le 17 novembre à 19 h et le 18 novembre à 12 h 30.