Digne successeur de Leïla Slimani pour le Goncourt 2017, Éric Vuillard marque le monde littéraire avec son roman L'ordre du jour. L'auteur français s'est glissé dans les coulisses de l'histoire à l'époque trouble de la Seconde Guerre mondiale pour y raconter son intrigue. De passage au Québec, il vient nous parler de la proximité que permet la littérature avec les histoires du passé.
« La méthode de l'histoire se tient dans la distance, dans le recul, alors que la littérature, son savoir, tient dans une proximité plus grande. »
L'ordre du jour, Éric Vuillard, Actes Sud, 13 juin 2017 (mai en France)
Résumé de l’éditeur : L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers? Une simple panne! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet.
Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois-pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.