« Dans notre métier, et en littérature, les rapports sont très personnels, très subjectifs, parfois ambigus. Parfois ce sont des rapports d'amitié qui se jouent de manière compliquée. » L'ancien journaliste et critique littéraire Manuel Carcassonne s'est recyclé comme éditeur, d'abord chez Grasset et ensuite à Stock où il occupe depuis 13 ans le poste de directeur général à cette célèbre maison d'édition française. On en profite pour discuter avec lui des liens forts et spéciaux qui se développent entre un éditeur et son écrivain.
« C’est un métier de missionnaire, un métier de fou. Il faut réellement vouloir protéger, publier et promouvoir ceux que l’on aime, et en même temps, être ouvert aux changements. »
Tout juste arrivé à Montréal, l’éditeur Manuel Carcassonne fait la tournée des médias pour présenter la cuvée littéraire des éditions Stock. Il explique que pour choisir si un livre doit ou non se faire publier, il faut impérativement l’aimer : « En littérature, c’est bien que ce soit subjectif. C’est bien que ça nous plaise, il faut que l’on se sente dans un texte, dans une voix, dans un style et que l’on ait envie de le défendre. C’est très dur de vendre des livres. Si on n’est pas convaincu soi-même, comment voulez-vous convaincre les autres? » dit-il.
« J’adore les coupes. Plus il y a de coupes, plus je suis heureux. J’ai dû naître avec une paire de ciseaux à la main. Ce travail demande à la fois une grande relation de confiance entre l’auteur et l’éditeur, mais aussi cette notion que l'on sait ce que l'on fait. Lorsque vous confiez votre vie à un chirurgien, vous pensez qu’il sait ce qu’il fait. Vous n’allez pas vous faire charcuter, et là, c’est un peu la même chose [chez les éditeurs]. »