« Quand j'ai dit à mon fils Léo qu'il avait un trouble de l'autisme, il m'a répondu qu'il ne se sentait pas troublé du tout! » En plus d'être comédienne, chroniqueuse, humoriste, auteure et championne de l'autodérision, Guylaine Guay est mère de deux enfants autistes. Elle a constaté que lorsque ces jeunes atteignent 21 ans, les ressources pour eux sont quasi-inexistantes. Avec le concours de la Fondation Véro et Louis, elle s'est donné la mission de rendre celles-ci accessibles. Elle répond au questionnaire littéraire de Marie-Louise Arsenault.
Quel mot vous décrit?
Authentique
Quelle est votre devise?
Qui choisit prend pire.
En quoi excellez-vous?
Je suis un puits sans fond d’imagination, d’idées et de créativité.
Quel est votre mot préféré? Et celui que vous aimeriez bannir?
Mon mot préféré : amour.
Mes mots à bannir : haut de gamme et VIP.
Qu’y a-t-il sur votre table de nuit?
Une boîte en bois avec des souvenirs de mon père décédé récemment, une toile de ma sœur elle aussi décédée, des bouchons pour oreilles et ma plaque occlusale.
Quelle lecture a fait votre éducation sentimentale ou amoureuse?
Pour être bien franche, ce sont les romans-photos italiens de ma mère. Ma lecture favorite de l’époque avec mes Archie.
Quelle lecture obligatoire a été une torture pour vous?
Le tableau périodique en chimie
Quel écrivain inviteriez-vous à souper?
Éric Plamondon, parce qu’il est si cool!
Quel livre, film, pièce de théâtre ou spectacle vous a le plus troublée?
Eternal Sunshine of the Spotless Mind, écrit par Charlie Kaufman et réalisé par Michel Gondry.
Quel personnage de fiction aimeriez-vous rencontrer?
La femme bionique
Quel est le livre que vous avez honte d'avoir lu?
Le chemin le moins fréquenté, de Scott Peck. J'ai trouvé ça tellement plate!
Quel est votre plus récent engouement artistique?
J’aime Catherine Éthier, son bagou, sa dégaine, son style. Quelques jeunes humoristes aussi, dont Arnaud Soly, Mehdi Bousaidan, Marie-Lyne Joncas, Rosalie Vaillancourt et Maude Landry. Et j’adore la série Like-moi!.
Quelle chanson vous représente?
Le bonheur, de Dumas
Avez-vous le souvenir d’un spectacle exceptionnel ou d'une performance inoubliable?
À 16 ans, mon premier spectacle au Forum de Montréal, un concert de Duran Duran.
Quel est le film qui vous a fait pleurer?
TOUS LES FILMS. Je suis en préménopause!
Quelle expression vous exaspère?
« Y’a donc du talent au Québec. »
Quel texte pouvez-vous réciter par coeur?
La recette de pain aux zucchinis de Josée di Stasio. Je l'ai faite 100 000 fois.
LA RECETTE
2 œufs
1/2 tasse (125 ml) d’huile d’olive
1/2 tasse (125 ml) de sucre
1 c. à thé (5 ml) de vanille
1/2 c. à thé (2,5 ml) de cannelle moulue ou d'une autre épice
1 1/2 à 2 tasses (375 à 500 ml) de zucchinis, râpés, non égouttés
1 1/2 tasse (375 ml) de farine
1/2 c. à thé (2,5 ml) de poudre à pâte
1/2 c. à thé (2,5 ml) de sel
1/4 c. à thé (1 ml) de bicarbonate de soude
1/2 tasse (125 ml) de brisures de chocolat mi-sucré
Préchauffer le four à 180 °C (350 ºF). Beurrer et fariner un moule à pain.
Dans un bol, mélanger les œufs. Ajouter l'huile, le sucre, la vanille et la cannelle. Mélanger jusqu’à ce que la consistance soit homogène. Ajouter les zucchinis râpés.
Dans un autre bol, mélanger la farine, la poudre à pâte, le sel et le bicarbonate de soude. Incorporer au premier mélange en réservant une partie de la farine pour enrober les brisures de chocolat.
Ajouter les brisures de chocolat et remuer. Verser la préparation dans le moule et cuire au four 35 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent piqué au centre du pain en ressorte propre.
Démouler le pain aux zucchinis sur une grille et laisser refroidir.
Quelle est votre meilleure blague?
Je suis vraiment, mais vraiment nulle pour raconter des blagues.
Quelle est la pire ou la plus belle chose qu’on vous a dite?
La plus belle : « C’est moi qui vais construire des maisons pour adultes autistes », prononcée par Véronique Cloutier après la lecture de mon livre Deux garçons à la mère. C'est après qu'a été créée la Fondation Véro et Louis.
La pire : « Ça prend bien une folle comme toi pour avoir enfanté deux mongols. » C'est un message que j'ai reçu sur les réseaux sociaux.
À qui voudriez-vous adresser un mot d’excuses?
À l’infirmière de l’hôpital Saint-Luc, à qui j’ai demandé agressivement de la drogue il y a bientôt 18 ans, pour pouvoir enfin accoucher après 60 heures de douleur. Excusez-moi.
Quelle est la plus grande leçon que la vie vous a apprise?
Ne pas avoir d’attentes irréalistes, vivre simplement, rester moi-même et faire à ma tête.