Lauréat du prix Goncourt de la nouvelle, du prix Goncourt des lycéens et du prix Renaudot, Philippe Claudel a certainement la reconnaissance de ses pairs. À l'aide du questionnaire « Pourquoi j'écris », on en apprend davantage sur son parcours littéraire, de ses premiers poèmes écrits à l'âge précoce de huit ans jusqu'à son entrée remarquée à l'Académie Goncourt le 11 janvier 2012.
Pourquoi j'écris?
À quel âge avez-vous écrit votre premier texte?
À 8 ou 9 ans.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire?
L'amour des fictions, des récits romanesques et des instituteurs qui m'ont autorisé à le faire.
Vos parents étaient-ils fiers de vous?
Je ne sais pas, peut-être ma mère.
Qui vous a donné votre première chance, vous a donné confiance?
Jean-Claude Pirotte, poète et écrivain, a été le premier à me publier dans une revue qui s'appelait Le paresseux.
Quel est le meilleur conseil qu'on vous a donné?
De ne jamais écouter les conseils.
Quel sentiment avez-vous éprouvé lorsque vous avez vu votre première œuvre publiée?
Aucun sentiment. J'avais l'impression que le nom sur la couverture était celui d'un autre.
Quelle est votre motivation quotidienne?
Être en harmonie avec mes proches.
Quel est le texte, la phrase ou le dialogue dont on vous a le plus parlé?
Sans doute La petite fille de Monsieur Linh, qui a touché et touche encore des millions de personnes.
Écrivez-vous à voix haute?
Je fais sonner les mots dans ma tête en silence.
Y a-t-il un mot ou une ponctuation que vous affectionnez particulièrement, que vous aimez écrire?
Je peux vous répondre en sens contraire : je déteste le point-virgule et ne l'utilise jamais. C'est très laid.
On ne parle que de soi : commentez.
Sous différents masques : il faut sortir de soi pour être en accord avec les autres.
Êtes-vous sensible aux commentaires (critiques, regard des autres)?
Je ne lis pas les critiques, comme ça je m'en protège.
Avez-vous été étonné par certaines perceptions qu’on avait de votre travail?
Oui. Le livre appartient à celui qui le lit. Son sens, ses sens également.
Avez-vous expérimenté la création sous influence?
Oui, mais pas celle que vous croyez. Je me shoote constamment à l'humain, qui est une drogue dure.
En vous relisant, à jeun, vous êtes-vous trouvé bon?
Les rares fois, il y a longtemps, très longtemps, quand j'écrivais avec un coup dans le nez, je mesurais le lendemain combien c'était mauvais.
Quel serait l’honneur qui vous comblerait le plus?
De continuer à être lu tant que j'écris.
Comment souhaiteriez-vous que l’on se souvienne de vous?
Ce n'est pas très important qu'on se souvienne de moi. Nous passons. C'est cela, les hommes. Il faut s'intéresser aux vivants davantage qu'aux morts.