« Traduire, c'est effectuer des passages, c'est prendre une œuvre et l'attirer vers une nouvelle langue [...] c'est de la recréer pour de nouveaux lecteurs et ainsi lui donner une nouvelle vie dans un autre espace. » C'est ainsi que Lori Saint-Martin définit le rôle d'une traductrice. Avec l'autrice et traductrice Daphné B., elle démystifie ce travail méconnu qui est pourtant vital pour la transmission des littératures. Aussi, elles se prononcent sur la controverse autour de la traduction du poème d'Amanda Gorman, The Hill We Climb, qui avait été confié puis retiré à Mariele Lucas Rijneveld, une Néerlandaise blanche.
« La traduction pour moi, c’est d’abord un acte de création. […] Je rentre en relation avec un texte, et ce texte rentre à l’intérieur de moi. J’en deviens obsédée. […] Comme une relation amoureuse où l’on veut s’approprier l’autre personne. Même si on ne va jamais y parvenir complètement, il y a quand même ce désir de faire siens les mots, l’aptitude, la façon d’écrire de quelqu’un. »