« J'avais ce souhait de raconter la façon dont on expulse un gamin parce qu'il est homosexuel », explique Gilles Leroy. Le désarroi d'une mère qui met à la porte son fils de 15 ans par une journée de blizzard est au cœur du dix-septième roman de l'auteur, qui souhaite « regarder les êtres jusque dans leur noirceur ».
Le romancier préfère dépeindre la vie d’hommes et de femmes qui ne sont pas aimables, et qui sont bien souvent rattrapés par la classe sociale dont ils sont issus.
« C’est par les mots qu’on peut faire passer l’humanité d’un personnage qui est d’une grande cruauté. »
Le récit d’une mère qui va jusqu’à brûler les vêtements de son fils pour l’effacer de sa vie est aussi celui d’une femme qui vivote d’un emploi à l’autre et qui fait les frais de la misère qui ronge l’Amérique. L’intérêt de Gilles Leroy pour les laissés pour compte américains constitue d’ailleurs une façon pour lui d’envoyer une mise en garde à ses camarades français.
« L’Amérique est un miroir que je tends à la France pour lui montrer ce qui la guette. »
Le Diable emporte le fils rebelle (Nouvelle fenêtre), Gilles Leroy, Mercure de France, janvier 2019
Résumé de l'éditeur : Lorraine, son mari et leurs quatre fils vivent sur une ancienne friche d’une ville du Wisconsin. La jeune mère se tue à la tâche et n’a, pour tenir, que Dieu et les cachets. Elle doit aussi affronter sa bête noire, Adam, le fils aîné réfractaire. L’adolescent sort à peine de détention qu’une rumeur s’en prend à sa sexualité. Lorraine n’a plus qu’une obsession : sauver le reste de sa famille.