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Les sorcières de Salem, histoire de paranoïa collective

Plus on est de fous, plus on lit, ICI Première.
Audio fil du mardi 6 mars 2018

Les sorcières de Salem, histoire de paranoïa collective

Le livre à lire en ce moment selon Thomas Hellman : Les Sorcières de Salem

Évanouissements et agitations pendant un procès d'un accusé, George Jacobs, suspecté de sorcellerie en 1692.
Évanouissements et agitations pendant le procès d'un accusé, George Jacobs, suspecté de sorcellerie en 1692.PHOTO : Getty images/Douglas Grundy
Plus on est de fous, plus on lit, ICI Première.
Plus on est de fous, plus on lit!Publié le 6 mars 2018

« La grande force du livre, c'est qu'il nous demande d'ébranler nos propres certitudes. Il nous invite à nous rendre compte que nous pouvons être les sorcières et les chasseurs. » Le chanteur et chroniqueur Thomas Hellman nous propose une lecture essentielle, Les sorcières de Salem, d'Arthur Miller. Ce dernier explore les dérives du maccarthysme (la chausse aux communistes et aux boucs émissaires) et les hystéries collectives, des thèmes récurrents à l'ère de Trump, du mouvement #MeToo et d'Internet, selon Thomas Hellman.

« La chasse aux sorcières est une façon d'asseoir l’autorité masculine, l’autorité du pouvoir. »

— Une citation de  Thomas Hellman

Les sorcières de Salem (The Crucible en anglais), d’Arthur Miller, est une pièce de théâtre inspirée de la chasse aux sorcières qui a eu lieu en 1692 dans le Massachusetts, où 16 femmes (et quelques hommes) ont été accusées de sorcellerie et ont été pendues. « C'est une histoire sordide au cœur de l’histoire américaine », ajoute Thomas Hellman.

Ce dernier nous informe que Miller utilise cet épisode de l’histoire pour critiquer les activités du sénateur Joseph McCarthy et le House Un-American Activities Commitee qui, dans les années 50, a commencé à mener une enquête pour dénicher les communistes qui se seraient infiltrés dans le gouvernement. Des intellectuels, des gens de Hollywood, des artistes et des écrivains, dont Miller lui-même, sont également accusés, créant un climat de paranoïa.

Thomas Hellman rappelle que la notion de chasse aux sorcières dépasse de loin le cadre américain. L’expression a été utilisée souvent pour dénoncer les mouvements de masse sur Internet, la tendance à lyncher publiquement les gens, à détruire une réputation en quelques clics avec une photo partagée, etc.

« L’intelligence individuelle disparaît dans la foule […]. La foule n’est pas capable d’avoir la pensée subtile de l’individu. Ce qui est intéressant avec Internet, c’est que ça permet des mouvements de foule sans qu’il y aille de foule réelle », dit Thomas Hellman en faisant référence au « slut shaming » ou au mouvement #MeToo.

Les sorcières de Salem (The Crucible), d’Arthur Miller (1953), offert en format poche chez Robert Laffont (Nouvelle fenêtre)

Résumé de l'éditeur : En 1692, Abigaïl Williams, une jeune femme habitant Salem dans le Massachusetts, est servante chez d'honnêtes fermiers, les Proctor. Très vite, Abigaïl tombe amoureuse de John Proctor, qui en fait sa maîtresse. Élisabeth, sa femme, découvre leur relation et la chasse de la maison. Pour se venger, la jeune fille, âgée de 17 ans, se livre avec Tituba, la servante noire du révérend Parris, et Betty, la fille de ce dernier, à un rituel de sorcellerie. Elles sont découvertes dansant nues dans la forêt et la rumeur de sorcellerie se répand très vite dans le village. Abigaïl, profitant de la situation pour se venger d'Élisabeth Proctor et récupérer son amant, met en branle une impitoyable machine judiciaire...