La journaliste vedette américaine Stacy Schiff, gagnante d'un prix Pulitzer pour sa biographie de Vera Nabokov, plonge cette fois dans la célèbre histoire du procès des sorcières de Salem, qui s'est terminé par la mise à mort de 19 personnes en 1692, au Massachusetts. L'auteur-compositeur-interprète Thomas Hellman et l'historienne Yolande Cohen ont lu The Witches : Salem 1692.
« C’est une histoire sur les histoires que les gens se racontent. C’est une hystérie qui est liée à la peur. C’est une angoisse qui est liée à la raison. Nous sommes à l’époque des Lumières et la raison s’apprête à prendre le dessus sur la religion », poursuit Thomas Hellman.
« C’est la fin de l’omniprésence de la religion imposée par ces révérends qui avaient des familles multiples et consanguines, et qui pouvaient utiliser leur pouvoir de manière absolue ajoute Yolande Cohen. Ils ont fait de ces femmes l’emblème du méchant. C’est une hystérie où les femmes occupent le rôle central du bouc émissaire. »
Une histoire non fictionnelle imparfaite
« Stacy Schiff reste un peu à la surface des autres. Elle remet au goût du jour le mythe d’une sorcellerie possible sans en critiquer les acteurs », souligne toutefois Yolande Cohen.
« Je n’ai pas eu l’impression qu’elle m’imposait une vision de l’histoire. Elle me donnait l’occasion de me faire ma propre idée. Elle essaie de reconstituer l’état d’esprit des puritains de l’époque », dit Thomas Hellman.