« Jeremy Scahill veut démontrer que le président Obama mérite très peu son prix Nobel de la paix reçu en 2009. Tout au long de sa présidence, le nombre d'assassinats ciblés [par des drones] a décuplé », a appris le journaliste et chroniqueur Jean-Philippe Cipriani en lisant La machine à tuer. En compagnie de l'auteur Guillaume Lavallée, il fait part de ses impressions sur cet ouvrage qui démontre à quel point l'utilisation des drones par les Américains est abusive et contre-productive.
Résumé du livre par l’éditeur
« Même s’ils sont l’instrument de prédilection pour les frappes dites "chirurgicales", les drones ne visent juste qu’une fois sur dix et, la plupart du temps, assassinent des personnes qui ne représentent aucune menace. De plus en plus utilisés par les militaires et les services de renseignements américains, ces engins et ceux qui les commandent à distance font non seulement de nombreuses victimes innocentes, mais ils affaiblissent le renseignement antiterroriste en attisant la colère des populations affectées par la menace de la mort venue du ciel, en plus d’empêcher la collecte d’informations, parce qu’ils tuent au lieu de capturer. » - Lux Éditeur (Nouvelle fenêtre)
« Il semble plus facile d’assassiner quelqu’un par drone que d’obtenir un mandat pour l’écouter et le surveiller. »
Politique controversée
Dans La machine à tuer, Jeremy Scahill et l’équipe du site The Intercept révèlent que l’utilisation des drones de combat cause la mort de plusieurs milliers d'innocents. Pour comprendre comment fonctionne le programme de drones armés, ils se sont basés sur des documents qui ont été révélés par une source bien placée dans le milieu du renseignement américain.
Des résultats peu probants
« La frappe du drone est peut-être précise, mais on sait rarement qui l’on frappe », précise Guillaume Lavallée, qui a aussi écrit Drone de guerre, un livre qui soulève les mêmes préoccupations.
« On est en train de faire de l’assassinat par drone une politique systématique dans la guerre contre le terrorisme », ajoute Jean-Philippe Cipriani. Les États-Unis mènent, selon Jeremy Scahill, une guerre sans champ de bataille, et donc, qui mène vers une guerre sans fin.
« On est en train de bafouer tous les principes de base de la guerre. Ça exacerbe aussi les tensions sur le terrain. »
Référence :
La machine à tuer (Nouvelle fenêtre), Jeremy Scahill, Lux Éditeur, collection Futur proche, 31 août 2017