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La période de Noël, héritière des saturnales romaines

Plus on est de fous, plus on lit, ICI Première.
Audio fil du mardi 13 décembre 2016

La période de Noël, héritière des saturnales romaines

L'Antiquité pour les nuls avec Pierre-Luc Brisson : L'origine païenne des fêtes

En décembre 2012, dans la petite ville de Chester, en Grande-Bretagne, des hommes participent à la commémoration des anciennes fêtes saturnales romaines.
En décembre 2012, dans la petite ville de Chester, en Grande-Bretagne, des hommes participent à la commémoration des anciennes fêtes saturnales romaines.PHOTO : Getty Images / Christopher Furlong
Plus on est de fous, plus on lit, ICI Première.
Plus on est de fous, plus on lit!Publié le 13 décembre 2016

« Le christianisme n'est pas né ex nihilo. Il s'est établi sur des traditions qui étaient très anciennes, et ce qu'on s'apprête à célébrer, dans une semaine, n'est rien d'autre, au fond, que ces vieilles saturnales romaines », fait remarquer, à l'occasion du segment « L'Antiquité pour les nuls », Pierre-Luc Brisson, doctorant en études anciennes, au sujet des origines de la fête de Noël.

« La fête de Noël, c’est peut-être l’une des plus grandes fêtes chrétiennes, avec Pâques, mais c’est surtout l’une des plus anciennes, qui puise ses origines dans les fêtes du dieu romain Saturne, il y a de cela maintenant plus de 2500 ans », note Pierre-Luc Brisson.

Initialement, cette fête était célébrée le 17 décembre. Elle soulignait la fin de l’année et donnait aux Romains un temps de repos.

Tranquillement, au fil du temps, les saturnales se sont cependant prolongées. « Peu à peu, ça va s’étendre à trois, à cinq et même à sept journées. On va célébrer du 17 décembre au 24 décembre », explique Pierre-Luc Brisson.

Par la suite, au 3e siècle avant notre ère – en 274 pour être précis –, l’empereur Aurélien instaurera, à Rome, le culte du dieu oriental Sol Invictus. Cette fête sera célébrée le 25 décembre.

À ce même moment de l'histoire, fait remarquer Pierre-Luc Brisson, le christianisme commence pour sa part à émerger dans l’Empire romain. « Au fur et à mesure qu’il s’étend et s’officialise, le christianisme va intégrer l’ensemble de ces anciennes fêtes païennes », explique-t-il.

Au final, le christianisme intégrera ces fêtes et leur donnera « un grand verni de chrétienté », résume notre doctorant en histoire ancienne. « La fête du 25 décembre, qui était la fête du dieu Sol Invictus, va tout simplement devenir, pour les chrétiens, la fête de Jésus. »

Références :

Décadence romaine ou Antiquité tardive? IIIe-VIe siècle (Nouvelle fenêtre), de Henri-Irénée Marrou, Éditions du Seuil, 1977
The Clash of Gods: A Reinterpretation of Early Christian Art (Nouvelle fenêtre), de Thomas F. Mathews, Princeton University Press, 1993
Festivals and Ceremonies of the Roman Republic, de Howard Hayes Scullard, Cornell University Press, 1981
Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), de Paul Veyne, Les Éditions Albin Michel, 2007