La Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2I), dont sont membres Le Quotidien et cinq autres journaux, abandonnera définitivement le papier en décembre 2023.

Un virage complet au numérique faisait partie de la stratégie de la CN2I depuis quelque temps. En mars 2020, une première initiative avait été prise et il avait été décidé de délaisser les journaux papier durant la semaine et ne conserver que ceux de la fin de semaine.

Au cours des derniers mois, le taux d’abonnement papier était en décroissance, tandis que les abonnements à notre offre numérique étaient en croissance. À un moment donné, les deux lignes se croisent et nous avons plus d’abonnements numériques que d’abonnements papier. Nous sommes rendus-là à la CN2I et c’est tout à fait tendance avec l’évolution des médias, explique la directrice générale de la CN2I, Geneviève Rossier.

Pour la coopérative de l’information, il est venu le moment de se concentrer sur une seule plateforme. D’ailleurs, Mme Rossier indique qu’il devenait de plus en plus lourd de supporter le numérique et le papier dans un contexte où une majorité des revenus publicitaires sont absorbés par ce qui est connu comme la GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).

Un programme de départ volontaire

La fin du papier annonce aussi une refonte de l’organigramme à l’interne. Mme Rossier ne cache pas qu’une centaine d’emplois seront perdus, entre autres, à cause du virage numérique.

Il faut savoir qu’il y a un gel d’embauche depuis le dépôt de notre budget 2023. Ce qui fait que toutes les personnes qui ont quitté l’entreprise pour la retraite ou pour un autre emploi ne seront pas remplacées. Cela représente déjà un bon pourcentage de poste sur la centaine qu’on identifie par attrition, commente-t-elle.

Elle précise également que tous les rôles en fonction du papier ne seront plus nécessaires après le mois de décembre. Il s’agit donc d’une autre portion de postes touchés pour les coupes. Pour ce qui est du Progrès c’est l’entreprise TC Transcontinental qui détient le contrat d’impression.

Des nouveautés

En entrevue à Place Publique sur le passage au tout numérique, la directrice générale en a profité pour confirmer qu’il y aura du nouveau à la mi-avril.

« Il s’agit d’une application mobile dynamique qui ne sera pas une copie du journal. L’outil se transformera en cours de journée selon l’importance des nouvelles qui arrivent [...] Le modèle ne sera pas semblable à celui de La Presse puisque nous n’avons pas le même système de gestion des contenus (CMS). Le tout devrait être disponible le 18 avril avec une navigation verticale et facile à utiliser », soutient Geneviève Rossier, qui termine en ajoutant que même si Le Quotidien et les autres journaux du groupe se dématérialisent, le modèle d’affaires, axé sur la régionalité de chaque média, ne changera pas.

Avec les informations de Catherine Doucet