Troublée par la fusillade qui a coûté la vie à 19 écoliers et 2 enseignants mardi dans une école primaire de la petite communauté de Uvalde, au Texas, une Saguenéenne vivant dans cet État espère qu'un meilleur contrôle des armes à feu sera mis de l'avant pour éviter d'autres drames de la sorte.
Julie Lapointe réside à Spring, à quatre heures et demie de route du lieu de la tragédie. Elle y est installée avec sa famille depuis une dizaine d’années et est enseignante dans une école primaire, comme celle qui a justement été la cible du tireur lors de l’attaque.
« J’essaie d’y penser et pas. Il faut que la vie continue, c’est notre réalité. Malheureusement, il y a des gens qui se tirent dessus tous les jours, il y a des bagarres […] On s’habitue et le quotidien doit s’ajuster à travers toute cette horreur. »
Cela ne l’empêche pas de penser qu’un resserrement du contrôle des armes est nécessaire aux États-Unis. À travers des discussions avec son entourage et ses collègues depuis que le terrible drame est survenu, la Saguenéenne, qui est mère de deux adolescents, a pu constater que le sujet polarise toujours autant au sud de la frontière.
Ce qui me fait toujours rouler les yeux, c’est quand j’entends “moi si j’avais eu une arme, on aurait pu tirer le tireur ou si je pouvais porter mon arme…'' Ce n’est pas vraiment ça qu’on veut entendre. Il y a des gens qui ont justement des discours qui mentionnent le fait d’avoir une meilleure analyse de qui peut acheter les armes à feu ou des choses comme ça. J’adhère plus à cette façon de penser, que de donner un fusil à tout le monde pour être capable de se défendre
, explique Julie Lapointe.
Elle a d’ailleurs discuté de la tuerie avec ses élèves en classe pour les rassurer et pour connaître leur état d’esprit. Elle voulait que les écoliers soient bien sensibilisés à ce qui s’était passé.
Malgré cette autre fusillade, la femme n’entend pas déménager du Texas. Elle admet se sentir en sécurité à l’école où elle travaille. Si les chaînes télévisées américaines font état presque quotidiennement d’incidents impliquant des armes à feu, la Québécoise n’en a jamais été témoin directement.