Selon la psychologue Nathalie Parent, alors que l'anxiété chez les adolescents était en hausse depuis 10 ans, elle a connu une recrudescence encore plus marquée avec la pandémie de COVID-19.
L’auteure de l’ouvrage Vic : l'anxiété de performance à l'adolescence a livré cette analyse dans le cadre de l’émission Place publique jeudi.
C’est sûr que ça a toujours existé, parce que de toute façon l’anxiété fait partie du développement de l’enfant, de l’adolescent [...], mais depuis 10 ans, avec ce que je vois en clinique, il y a vraiment une hausse de l’anxiété de performance, mais encore plus dans les dernières années avec la COVID, le confinement, toutes les difficultés reliées à l’école puis l’isolement aussi
, a déclaré la psychologue.
Selon elle, il existe deux types de réactions face à l’anxiété et qui permettent aux parents de déceler que quelque chose ne va pas. Il y a d’abord ceux qui vont fuir le problème, vont procrastiner ou vont camoufler ce qu'ils vivent. À l’inverse, il y en a qui vont simplement trop en faire, en étudiant à outrance ou en s’entraînant à l’extrême, sans que le résultat soit toujours présent.
Dans l’anxiété, c’est que j’anticipe, donc la veille d’un examen, la semaine avant, je peux avoir des symptômes comme de la difficulté à me concentrer, de la misère à manger même, à dormir, donc ça touche différentes sphères qui empêchent de fonctionner adéquatement, puis rendu à l’examen, ça peut en venir à des vomissements, à des étourdissements, à des crises de panique, à perdre nos moyens durant l’examen, à en perdre nos connaissances de ce qu’on a appris
, a-t-elle donné comme exemples chez plusieurs jeunes.
Elle a aussi expliqué la différence entre un trouble anxieux et l’anxiété de performance. Pour un trouble anxieux, il y a vraiment 10 à 15 % des ados qui ont développé un trouble anxieux. Ça veut dire que ça dure depuis plus de six mois et ça amène une souffrance et puis un dysfonctionnement dans différentes sphères de sa vie. Mais pour ce qui est de l’anxiété, ou l’anxiété de performance, ça touche vraiment plus de 50 %. [...] C’est une anxiété qui amène quand même une souffrance chez plusieurs jeunes
, a-t-elle poursuivi.
Pour terminer, elle a donné un truc simple, mais difficile à appliquer de nos jours : se débrancher d’Internet pendant une journée. Ceci permet au cerveau de récupérer, alors qu’il est constamment sollicité lorsqu’on consulte un téléphone cellulaire dès qu’un moment libre se présente.