Les personnes en situation d'itinérance sont plus nombreuses qu'à l'habitude à ce temps-ci de l'année à Saguenay, un phénomène qui s'explique par la hausse du prix des logements et par la pandémie, selon le Service de travail de rue de Chicoutimi.
En entrevue à l’émission Place publique, la directrice générale de l’organisme, Janick Meunier, a reconnu que le nombre de personnes itinérantes était à la hausse. La Ville et certains commerçants du centre-ville de Chicoutimi ont d’ailleurs contacté le Service récemment à ce sujet.
Présentement, on a une douzaine de personnes qui dorment dans la rue, donc c’est sûr que ce sont des personnes qui sont beaucoup plus visibles par la population. À ce temps-ci de l’année, normalement, on a très peu de personnes qui dorment à la rue. Ils sont souvent dans des ressources
, a mentionné Mme Meunier.
La COVID a complexifié beaucoup les choses dans les règlements au niveau des périodes d’isolement que les personnes doivent respecter quand elles sont en hébergement, on a beaucoup de personnes qui ne désirent pas être en isolement. Donc elles choisissent de dormir volontairement à la rue.
Le taux d'inoccupation des logements à Saguenay, qui est inférieur à 3 % selon les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), est aussi pointé du doigt pour expliquer l’augmentation du nombre de personnes dans cette situation, estime Janick Meunier.
On a un manque de maison de chambres, ça a de grosses répercussions. Les propriétaires demandent des exigences plus élevées (pour louer des logements). Nos personnes ne sont pas capables de se payer des loyers abordables
, a-t-elle affirmé.
L’organisme a d’ailleurs amorcé des démarches auprès d’un promoteur immobilier pour pallier ce problème. L’objectif serait de construire un immeuble pouvant accueillir ces personnes.
Le projet est toutefois encore très embryonnaire
, a précisé la directrice générale du Service de travail de rue de Chicoutimi.