La rectrice de l'UQAC, Nicole Bouchard, est frileuse à l'idée de voir le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur du Québec assouplir les règles à partir du prochain trimestre pour permettre à plus d'étudiants de fréquenter les campus.
Le nombre de cas en région, qui atteint des sommets inégalés, fait réfléchir la rectrice. Elle s’attend à être convoquée, tout comme ses collègues, par la ministre Danielle McCann au cours des prochains jours pour discuter de possibles façons d'apporter des allègements aux régles sanitaires pour la prochaine session.
Plus tôt cette semaine, la ministre McCann avait ouvert la porte à l'assouplissement des règles. On veut savoir s’il y a moyen d’avoir des contacts un à un, d’avoir davantage de contacts avec les professeurs de façon individuelle, d’avoir de petits groupes très très encadrés avec le masque et la distanciation. Mais pour y parvenir, il faut l’approbation de la santé publique, avait-elle dit.
La détresse psychologique que ressentent certains étudiants, coupés de leurs professeurs, de leurs milieux d’enseignement et de leurs réseaux, est à l’origine de cette réflexion.
Aujourd’hui, alors qu’à l’UQAC, ça ne va pas nécessairement très bien au niveau des éclosions. On est vraiment le miroir de ce qui se passe dans la région. C’est certain qu’il y a un certain scepticisme. Mais en même temps, je sais qu’ailleurs, la situation est différente. Mais pour nous, plus de contacts physiques, à l’heure actuelle, ce n’est pas ce qu’on va favoriser
, a candidement déclaré Nicole Bouchard, en entrevue à l’émission Place publique.
Environ 30% des cours se déroulent en présence à l’UQAC.
En soirée mercredi, la direction a contacté les étudiants pour lancer un appel à un effort collectif. À l’image de la situation régionale, un nombre important d’étudiant.e.s et de membres du personnel sont actuellement aux prises avec un diagnostic de COVID-19 ou dans l’attente d’un résultat
, est-il écrit. La communication précise cependant que la plupart de ces personnes n’ont cependant pas fréquenté l’UQAC pendant leur période de contagion.
On avait résisté jusqu’à maintenant. Jusqu’à il y a une semaine, on avait été épargné. Mais la contagion communautaire est tellement intense […]. La situation change d’heure en heure
, poursuit la rectrice Bouchard.
Peu d’abandons
Nicole Bouchard cite des statistiques diffusées en début de semaine au sujet du faible taux d’abandon (environ 7 %) pour conclure que certains étudiants y trouvent leur compte et que les méthodes mises en place par l’université et son corps professoral fonctionnent.
Je ne peux que le souhaiter. On fait tous le même constat. On n’est plus capable de se voir dans un écran,
dit-elle.
L’embauche d’intervenants et la bonification des services de soutien psychologique par l’UQAC compensent pour l’absence de liens pédagogiques, conclut Nicole Bouchard.
« Est-ce que c’est idéal? Non. Mais est-ce qu’on bloque l’hémorragie? Oui. »
Les données concernant l’abandon ont à la fois surpris et ravi la rectrice de l’UQAC, qui croit que bon nombre d’étudiants adultes qui sont aussi parents trouvent plusieurs avantages à l’enseignement en ligne.