La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada) vient de publier l'édition 2023 de son rapport sur les progrès du Canada en matière de protection de la nature. Grégory Paradis, ingénieur forestier et professeur adjoint en aménagement forestier à l'Université de la Colombie-Britannique, évalue l'avancée de la Colombie-Britannique et du Yukon vers l'objectif ambitieux de préservation de 30 % des terres et des océans fixé à la COP15 de Montréal.
Nous sommes loin d’être rendus. Cela va être un grand défi de doubler les aires protégées comme il le faudrait, car l’objectif est politiquement et administrativement complexe. Ce qui est sûr, c’est que cela va prendre du temps
, assure Grégory Paradis.
Comme il le rappelle, la responsabilité de protéger des aires est une responsabilité du provincial et des territoires, et les indicateurs choisis ne sont pas toujours à prendre au pied de la lettre.
La forêt, cela se protège par hectare, pas par pourcentage. Et en Colombie-Britannique, la superficie couverte par la forêt est tellement immense que le défi est vraiment de taille.
Si le doute subsiste sur l’objectif final de protection, la Province est, selon Grégory Paradis, très bien partie en ce qui concerne la recommandation de travailler en partenariat avec les communautés autochtones. « C’est clair que c’est cohérent d’impliquer les communautés autochtones dans l’objectif de préservation. En Colombie-Britannique, nous avons déjà annoncé un changement majeur sur ce point et je crois que nous sommes à la veille d’une révolution dans l’implication de ces communautés dans la protection des vieilles forêts et la planification des paysages », assure l'ingénieur forestier.