Selon un récent sondage sur l'insécurité alimentaire, il faudrait débourser 1263 dollars par mois pour nourrir sainement une famille de quatre personnes qui vivent en Colombie-Britannique. Un montant que bon nombre de Britanno-Colombiens auront de la difficulté à payer. Damien Contandriopoulos, professeur à l'école de sciences infirmières de l'Université de Victoria, analyse les conséquences de cette tendance sur le bien-être physique et mental des personnes, mais aussi sur le système de santé de la Colombie-Britannique.
Je retiens de ce rapport deux choses pour commencer : l’absence de pistes de solutions pour remédier à cette situation, et le chiffre donné, qui me paraît très bas et ne me semble pas réaliste
, réagit Damien Contandriopoulos.
Pour lui, les conséquences de l’insécurité alimentaire sont multiples et variables dans le temps. Au niveau immédiat, les gens vont se sentir mal, constater différents troubles, ils vont perdre des dents par exemple. Et à long terme, on constate qu’il y a de nombreuses années d’écart d’espérance de vie entre ceux qui mangent sainement et les autres. Cela peut aller jusqu’à 10 ou 15 ans dans certains cas
, assure-t-il.
Si le rapport insiste sur le coût financier de la mauvaise nourriture sur le système de santé, Damien Contandriopoulos se dit choqué par cette approche: En santé publique, on souligne toujours ce que les inégalités coûtent au système de santé alors que moi, ce qui vient me chercher, c’est qu’ici et maintenant, dans un pays et une province riches, des gens ne mangent pas à leur faim.
Pour le professeur, qui cite le mauvais classement du Canada dans les études qui mesurent le niveau des inégalités dans les pays, il faut faire face au véritable problème, celui de l’inégale répartition de la richesse
. Un problème qui, selon lui, ne se règle pas dans les politiques de santé ni au supermarché.