En 2021, 173 femmes ou filles ont été tuées au Canada, ce qui équivaut à un féminicide aux deux jours puisque les victimes sont décédées pour le seul motif qu'elles étaient du genre féminin. Près du tiers des féminicides ont été commis par l'ancien ou l'actuel conjoint de la victime. La maison peut être un endroit dangereux pour une femme et ses enfants. Pour Marie Dussault, présidente de conseil d'administration de l'organisme Inform'elles, la prévention demeure un outil essentiel.
Il faut faire de la prévention dans les milieux scolaires et professionnels. Il faut prendre en charge le jeune qui est isolé, qui s’intègre mal. L’employeur a la responsabilité d’intervenir lorsqu’il sait que quelqu’un est victime de violence. C’est une responsabilité de société.
Marie Dussault ajoute que les changements tardent à venir dans le milieu judiciaire. Elle observe avec beaucoup d’intérêt le projet pilote québécois de bracelet antirapprochement. Lorsque l’individu considéré violent qui porte le bracelet s’approche de la personne protégée au-delà d’un périmètre prédéfini, un signal est émis pour alerter les autorités et, éventuellement, la victime. C’est un pas dans la bonne direction, mais « ce n’est pas suffisamment. »
Pour sensibiliser la population aux problèmes de violence conjugale, Inform’elles, en collaboration avec Réseau-Femmes Colombie-Britannique et La Boussole ont invité des hommes à s’allier à la cause.
Dans de courtes vidéos, ce sont des hommes qui partagent leur point de vue de la violence conjugale. Plus les hommes se positionnent, plus il y aura de changement. C’est important que des hommes connus défendent les femmes et soient des modèles dans leur communauté.