Les pour et contre de la poursuite du projet du Site C
Publié le 1 mars 2021
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, et le ministre de l'Énergie, des Mines et de l'Innovation à faible émission de carbone, Bruce Ralston, ont annoncé, vendredi dernier, que le barrage hydroélectrique du Site C irait de l'avant. Phare Ouest reçoit deux spécialistes aux points de vue différents.
Une grosse déception.
C’est ce que l’hydrogéologue, Gilles Wendling, opposant au projet dit d’emblée. La province avait la chance d'arrêter sa marche dans un champ miné et je pense qu’elle a raté cette opportunité parce qu’il va coûter beaucoup plus cher que 16 milliards (de dollars)
, déplore-t-il.
Les principales inquiétudes de l’opposant au barrage du Site C relèvent de l’incertitude qui entoure ce projet et de son coût élevé Je pense que le problème est celui de l’incertitude (...) Quand on parle d’un barrage qui va bloquer une vallée, le degré d’incertitude doit être vraiment minimal
explique-t-il. Je pense qu’il y a possibilité d'avoir d’autres sources d'énergies à des coûts beaucoup plus réduits.
Le professeur de l’École de politique publique de l'Université Simon Fraser et économiste John Richards est quant à lui un défenseur du projet. Certes, il y a plein d’incertitudes à propos de ce projet (...) mais nous avons dépensé 10 milliards de dollars que nous ne pouvons pas récupérer. Il faut penser en termes de combien coûtera le projet pour être complété
, dit-il.
Si on considère la valeur du réservoir pour permettre aux éoliennes et panneaux solaires de fonctionner, lorsqu’il n’y a pas de lumière ni de vent, lorsqu’on pense que le barrage produit énormément d’électricité sans gaz à effet de serre, évidemment, c'est un projet très important
, constate le professeur.
La valeur nette de ce projet reste positive même s'il coûtera 16 milliards de dollars
, conclut-il.