Don d’un million à la Police de Vancouver : philanthropie ou privatisation?
Publié le 24 février 2021
Un promoteur immobilier a fait don d'un million de dollars à la Police de Vancouver en échange d'une présence accrue dans le Downtown Eastside, un quartier qu'il juge négligé par les services de la ville.
Le don, offert par le biais de la fondation du service de police, soulève des questions.
Le danger demeure toujours qu’il y ait des tentatives de certains individus pour influencer les politiques policières
, met en garde Yvon Dandurand, professeur émérite au Département de criminologie de l'Université de la vallée du Fraser.
La plupart des polices canadiennes ont des fondations de ce genre-là. Le chef de la Police de Vancouver fait partie du conseil de direction à titre officiel. Il y a des relations étroites
, précise le professeur.
Selon Yvon Dandurand, un contrôle plus strict devrait s’exercer au niveau du conseil de direction de la police. Lorsqu’il y a des dons adressés directement à des programmes de la police, il appartient au conseil de les accepter ou non
, souligne-t-il.
D’autant plus que ce genre de fondations a souvent eu un effet néfaste dans certaines villes des États-Unis. Les gens qui ont les moyens de faire de gros dons peuvent parfois contrôler ou influencer les choses
, fait remarquer le criminologue. Avant de se faire rassurant : « On n’en est pas rendu là au Canada. »