Aborder la question du chemin Roxham peut être difficile et créer des tensions. Le débat est toutefois nécessaire, comme l'expliquent nos trois spécialistes. Le journaliste Romain Schué, l'ex-maire de Gatineau Maxime Pedneaud-Jobin et la professeure de droit des migrations Ndeye Dieynaba Ndiaye essaient de répondre à la question suivante : peut-on être pour l'immigration et limiter le flux au chemin Roxham sans être considéré comme xénophobe?
Romain Schué explique que le chemin est un des points d’entrée importants au Canada, et ce, même lorsque les conditions météorologiques sont difficiles. Il devrait donc rester populaire, selon lui.
« Au moins 200 personnes traversent la frontière chaque jour. »
Maxime Pedneaud-Jobin comprend les inquiétudes de la population, par exemple sur la question du français. Dans ce dossier, « la communication est extrêmement importante ».
« Ce que je reproche avec force au gouvernement fédéral, c’est que [leur façon d’agir], c’est de la vertu, mais il n’y a pas de [ligne directrice], on ne sait pas où on s’en va. »
De son côté, Ndeye Dieynaba Ndiaye apporte des précisions quant au droit d’asile, qui en fait n’existe pas, comme elle le souligne. Cela explique en partie pourquoi les demandeurs d’asile privilégient les chemins comme celui de Roxham.
« Si les gens passaient par des points officiels terrestres, ils seraient renvoyés aux États-Unis, et ça, c’est une des conséquences de l’accord des tiers pays sûrs. »
Les trois invités débattent entre autres de la capacité d’accueil des provinces, comme le Québec, de l’accès aux cours de francisation ou encore de l’aide internationale.