Ce sentiment nostalgique qui vous accable ces jours-ci au cœur de votre confinement est un signe de manque d'amour, selon Sonia Lupien. Cet amour, on le ressent lors de chaque contact positif avec autrui – tout au plus prend-il une autre forme : joie, sérénité, gratitude, etc. La chercheuse en neurosciences explique à Pénélope McQuade comment cette gamme de sentiments permet aux individus de progresser et à l'espèce humaine de survivre, et ce, au même titre que les émotions négatives.
Sonia Lupien se base sur les travaux de la psychologue sociale Barbara Frederickson, qui a démontré que l’amour et ses dérivés permettent d’élargir notre répertoire de comportements, contribuant ainsi à la survie de l’espèce.
Les émotions positives sont ainsi aussi utiles que les émotions négatives telles que la peur ou la colère, qui sont salutaires puisqu’elles préparent le corps à des actions défensives ou offensives.
« Même si une émotion positive est juste passagère, ses conséquences ont beaucoup de ramifications qui ont des effets à long terme. […] Ça nous ouvre l’esprit. On voit un problème dans sa globalité, plutôt que de [mettre l’accent] sur le problème comme une émotion négative va nous amener à faire. »
Qui aime mieux pense mieux
Les gens qui ressentent des émotions positives au contact d’autrui montrent également un plus fort potentiel d’innovation.
Les émotions positives contribuent donc à la croissance des individus en favorisant le développement des interactions sociales.
Selon Sonia Lupien, ces faits devraient pousser la société à cesser de considérer le bonheur comme un concept fleur bleue.