D'un bout à l'autre du pays, le 6 décembre marque la Journée de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes, en mémoire des 14 victimes de la tuerie de Polytechnique. Pourtant, malgré les lois contre les armes à feu et les nombreuses mobilisations au fil des décennies, 173 femmes ou filles ont été tuées au Canada en 2021. La présidente de Réseau-Femmes Colombie-Britannique et membre de la coalition Feminists Deliver, France-Emmanuelle Joly dresse l'état des lieux de la lutte contre cette violence fondée sur le genre.
Ce sont des chiffres qui ne baissent pas, parce qu’il n'y a pas justement de changement dans les mentalités, dans les attitudes, dans le système judiciaire ou légal, dans les systèmes d'intervention
, déplore France-Emmanuelle Joly face aux récentes données de Statistique Canada qui font état d’un féminicide aux deux jours en 2021 au pays.
Pourtant, aussi alarmantes que soient ces données, elles ne représentent que la pointe de l’iceberg selon la militante féministe.
Il faut voir que les chiffres que l’on a, les chiffres officiels, ne reflètent pas la réalité, car il y a un grand nombre d’incidents qui ne sont pas justement rapportés à la police parce que les gens ne font pas confiance à la police, puisque leur expérience précédente peut très bien avoir été une expérience de déni ou de rejet.
Selon France-Emmanuelle Joly, il n’existe qu’une solution pour que ces chiffres baissent : il faut que la société effectue un véritable changement structurel.