Au lendemain de manifestations d'une ampleur historique, les autorités chinoises ont tenté d'enrayer le mouvement de colère qui s'élève contre la politique « zéro covid » en vigueur depuis bientôt trois ans dans le pays. Serge Granger, professeur agrégé à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke, spécialiste de la Chine, revient sur l'origine et les répercussions de ces protestations.
« C'est un mouvement qu'on n'a pas vu depuis les trente dernières années. On pourrait dire aujourd’hui qu’on voit un ras-le-bol généralisé contre les mesures de covid. Et ça prend beaucoup de courage de manifester publiquement en Chine, compte tenu que ces manifestations ne vont pas simplement avoir un effet sur le court terme , mais aussi sur le long terme, car on garde cela tout le long de sa vie », précise Stéphane Granger.
Pour le professeur, il y a peu d’espoir que le mouvement perdure, car il est difficile de penser qu’une quelconque forme d’opposition structurée et politiquement organisée puisse s’imposer en Chine.
Quant à l’annonce faite par Ottawa dimanche concernant sa nouvelle stratégie indo-pacifique, l’objectif est clair pour Serge Granger.
« Il s’agit de de trouver d’autres partenaires commerciaux en dehors de la Chine, mais c’est une politique qui arrive très tardivement ».