Depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé l'arrêt Roe contre Wade, qui assurait le droit à l'avortement au pays, des experts incitent les femmes américaines à désinstaller des applications de santé comme celles qui permettent de suivre leur cycle menstruel. C'est surtout en raison de la vente des données personnelles, comme l'explique Sébastien Gambs, Professeur au département d'informatique de l'Université du Québec à Montréal.
« Souvent, l’appli est pratique et gratuite. Mais les compagnies derrière ces applis vont valoriser ces données et essayer de récupérer de l’argent soit en les transmettant ou en les vendant à des tiers. »
Ces applications permettent de localiser les personnes qui les utilisent. Dans le passé, des groupes antiavortement ont envoyé de la publicité ciblée à des femmes qui se sont présentées dans des cliniques d’avortement. Depuis la décision de la Cour, dans un état où l’avortement est illégal, les femmes pourraient recevoir non pas de la publicité, mais des poursuites judiciaires. Ces applications comportent de nombreuses failles de sécurité, selon Sébastien Gambs.
« Le meilleur conseil que je puisse donner à une femme qui doit se déplacer à une clinique d’avortement est de laisser son téléphone à la maison pour ne pas être géolocalisé. Ce serait la meilleure protection à l'heure actuelle. »