Isabelle Ross pêche le crabe comme le faisait son père. Elle vient de Caraquet au Nouveau-Brunswick.
Le crabe que vous mangez pourrait bien venir de son bateau. Son père a été pêcheur pendant des lustres. Lorsque sa sœur a décidé de troquer son poste d'aide-pêcheuse à bord du crabier de son père pour de nouvelles avenues, Isabelle a décidé de tenter sa chance. Elle a eu le coup de foudre. Cette maman de deux petites filles prend maintenant la mer chaque printemps depuis 12 ans.
« Je voulais vivre dans les pays chauds, mais tout d’un coup, je me suis dit : « Pourquoi pas? » Je n’ai pas appelé mon père qui vit en Floride six mois par année, je l’ai texté. Sa réponse : « Tu es trop féminine pour ça », raconte-t-elle en entrevue.
Cette réponse ne l’a pas refroidie, au contraire. « J’ai essayé et ça fait 12 ans que je suis là ». Pourtant, c’est un métier difficile et dangereux. « Ça prend 12 heures pour se rendre sur notre lieu de pêche. En moyenne, on pêche de 15 h à minuit sans s'arrêter. Quand on fait ce métier-là, on ne peut pas s'arrêter, on pêche nos 174 casiers et après on va se coucher. L’an passé, on avait de gros quotas, on est sortis 14 fois. »