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Le potager et la cabane à sucre de Yanick Villedieu

Yanick Villedieu en entrevue à On n'est pas sorti de l'auberge
Yanick VilledieuPHOTO : Radio-Canada / Cécile Gladel
Publié le 19 novembre 2017

Figure emblématique du journalisme scientifique, Yanick Villedieu a pris sa retraite l'été dernier après 35 ans à l'animation de l'émission Les années lumières. Il garde cependant sa passion pour la communication scientifique. Nous lui redonnons aujourd'hui le micro afin de connaître son point de vue sur l'alimentation et pour savoir ce qu'il fait durant sa retraite. Il nous parle de jardinage, de ses chroniques potagères sur Facebook (Nouvelle fenêtre) et de son projet de cabane à sucre.

Yanick Villedieu répond à notre questionnaire alimentaire de Proust à la sauce béarnaise

Le repas qui évoque le plus votre enfance? Le lapin du dimanche midi, surtout quand c’était mon tour d’avoir un rognon ou la tête (nous étions une famille nombreuse, et c’était chacun son tour).

Votre soupe préférée? La soupe à l’oignon.

Votre principal défaut quand vous cuisinez? Le besoin de regarder à tout moment la recette.

Le livre de recettes que vous avez le plus utilisé cette année? Superchef, un livre des années 1970 ou 1980, auquel je reviens très souvent.

Le souvenir de lavage de vaisselle qui restera à jamais ancré dans votre mémoire? Un lendemain de grande fête à notre maison de campagne, où nous avions eu une soixantaine d’invités. La vaisselle n’était pas encore faite, des verres et des piles d’assiettes sales envahissaient la cuisine, quand l’ancienne propriétaire de la maison (la dame était alors âgée de plus de 90 ans) est passée nous dire bonjour et a vu le mémorable désordre dans « sa » cuisine.

Ce qui vous énerve le plus à table? Une personne qui tient mal sa fourchette et son couteau, ou qui mange avec ses doigts.

Le sujet de conversation tabou à table? Il n'y a pas de sujet tabou, la table est l’endroit par excellence pour discuter, débattre, argumenter, s’obstiner... et en rire.

Quand vous recevez, le plat qui fait à tout coup plaisir? L’osso buco (et sa gremolata).

Pouvez-nous raconter une première fois culinaire (une préparation ou une dégustation)? Un repas kaiseki dégusté à Tokyo, l’année dernière. Le kaiseki est un repas traditionnel très élaboré, d’un extrême raffinement, considéré comme un type d'art où l'on cherche l'harmonie des goûts, de la texture, de l'apparence et des couleurs de la nourriture. Le nôtre comprenait 11 services, entre le très bon, l’excellent et le parfait.

Votre dernière découverte alimentaire, excluant les restaurants? Le médaillon de zébu, à Madagascar.

Avec quel personnage historique, actuel ou imaginaire aimeriez-vous manger? François Rabelais, l’un des grands de la Renaissance, pour Gargantua et Pantagruel, pour la quête de la Dive Bouteille et pour « la science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Une journée idéale, est-ce six heures au bord de la mer ou six heures à table? Six heures à table.

Au restaurant, vous êtes déçu d’un repas, le dites-vous au serveur? Pas toujours.

Si vous deveniez agriculteur, qu’est-ce que vous feriez pousser ou que vous élèveriez? Je ferais pousser du blé et j'élèverais des agneaux.

Quel devrait être l’aliment emblématique du pays? Le sirop d’érable.

La cuisine est-elle un art? Si oui, est-ce un art reconnu à sa juste valeur? Généralement un artisanat, dans le sens noble du terme. Parfois, oui, un art, la cuisine japonaise ou la pâtisserie française, par exemple.

Vous êtes nommé ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, quel est votre premier geste? Envoyer un message clair de soutien aux artisans et aux productions alimentaires locales : fruits, légumes, céréales, fromages, viandes, poisson.

Manger pour vivre ou vivre pour manger? Manger pour vivre, disons cinq ou six jours sur sept, et vivre pour manger, le reste du temps. Une personne que j’ai interviewée il y a plusieurs années, mais dont j’ai oublié le nom, m’avait dit : « La civilisation a commencé le jour où deux personnes se sont assises ensemble pour manger et pour en parler. »