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Le cinéma indépendant n'est plus en crise

Une salle de cinéma avec quelques dizaines de sièges et un grand écran sur lequel il est écrit «Cinéma moderne».
Le cinéma moderne a ouvert le 17 septembre 2018.PHOTO : Danny Taillon
Publié le 2 octobre 2018

Le coquet Cinéma Moderne vient d'ouvrir ses portes à Montréal, le Cinéma du Musée s'ajoute à l'éventail culturel du Musée des beaux-arts de Montréal, et le cinéma indépendant Le Clap à Québec s'offre une nouvelle salle plus grande et une deuxième succursale. Le cinéma indépendant a connu des années creuses, Netflix oblige, mais ce creux de vague est chose du passé. Discussion avec Mario Fortin (cinémas Beaubien, du Parc et du Musée), Roxanne Sayegh (Cinéma Moderne) et Robin Plamondon (Le Clap).

« C'est un mythe » tranche tout de go Mario Fortin, directeur du tout nouveau Cinéma du Musée, à propos de la prétendue crise du cinéma indépendant. Il explique qu'il y a eu une réelle crise en 2013, année lors de laquelle la fréquentation a baissé radicalement, mais que la situation s'est rétablie depuis. Un constat confirmé par les chiffres de fréquentation du cinéma Le Clap, à Québec : le premier trimestre de 2017 a été le meilleur de son histoire, « et Netflix était déjà bien implanté », indique son directeur, Robin Plamondon. Et avec ses quelques semaines d'existences, Roxane Sayegh constate que le Cinéma Moderne doit déjà composer avec le « beau problème » de devoir refuser des cinéphiles qui se bousculaient au portillon de salles combles.

Ce que le public aime dans les cinémas indépendants

1. Vivre une expérience
Au-delà de la programmation qui fait la part belle au cinéma d'auteur, les cinémas indépendants offrent une expérience différente prisée par le public qui les fréquente. « Les gens ne viennent pas voir un film, ils viennent au cinéma », croit Robin Plamondon, qui observe que les gens qui fréquentent les cinémas indépendants cherchent à vivre une expérience agréable dans son entièreté, parfois teintée d'une pointe de nostalgie.

2. Pouvoir siroter son verre d'alcool devant un film
Il s'agit d'un filon sur lequel mise fortement le Cinéma Moderne, qui s'est doté d'un permis d'alcool et d'un café-bar, où auront lieu une panoplie d'événements culturels de tout acabit. Idem pour le maïs soufflé et les grignotines, qui y coûtent moins cher que dans les grandes salles commerciales.

3. La proximité et la relation de réciprocité
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la proximité physique n'est pas très importante : « C'est la proximité envers la clientèle qui est la clé de voûte, les gens nous textent, nous écrivent », explique Robin Plamondon. Un constat partagé par Mario Fortin, qui observe qu'au cinéma Beaubien, environ 20 % de la clientèle vient du quartier environnant, alors que d'autres se déplacent d'aussi loin que la Rive-Sud ou la Rive-Nord pour venir y voir des films qui ne sont pas diffusés ailleurs.