Le concept de CNCNT, une application de consentement sexuel, a vivement fait réagir Sophie Gagnon, directrice générale de la clinique juridique Juripop. « Ce n'est pas un outil de protection pour les personnes vulnérables : c'est vraiment un outil de protection pour les auteurs possibles [d'agressions] », dit-elle.
C’est l’acteur et rappeur américain Nick Cannon qui est derrière cette idée, dévoilée dans une vidéo d’une chaîne YouTube la semaine dernière. L'application serait en cours de développement en ce moment.
Son fonctionnement : les deux parties prenantes à une éventuelle relation sexuelle doivent remplir un questionnaire faisant état de leur historique sexuel (nombre de partenaires, dernier test pour dépister des maladies transmises sexuellement, etc.) ainsi que de leurs désirs et préférences au lit. Chacun consulte les réponses de sa ou son partenaire potentiel et donne son consentement, ou pas, à un rapport sexuel.
L’utilité de CNCNT résiderait dans cet échange d’informations, difficile à faire de vive voix, estime Nick Cannon. Ce dernier parle même de « condom numérique ».
« Là où ça se corse, c’est quand il se porte en grand défenseur de la pauvre femme », affirme Sophie Gagnon.
« Ça continue de répandre l’idée qu’une fois qu’on donne son consentement à une relation sexuelle, on ne peut plus le révoquer. »
Dans le cas où ce contrat consenti par l'entremise de CNCNT serait invoqué en cour, il pourrait tout au mieux prouver que la relation sexuelle était désirée avant qu’elle ne se réalise. L’application pourrait également décourager des victimes d’agressions sexuelles de porter plainte, croit Sophie Gagnon.