L'annonce de la fermeture des magasins de disques HMV a ému les nostalgiques, mais ne les a pas vraiment surpris, puisque les ventes de disques compacts sont en déclin depuis longtemps. Jessy Fuchs et Sandy Boutin, tous deux propriétaires d'une étiquette de disques, expliquent les effets que ce changement dans l'industrie a sur eux et leurs artistes. « Si nos grands-parents ont un compte Instagram, tu peux être sûr qu'ils ne vont pas acheter des CD au HMV », dit Sandy Boutin pour illustrer le changement dans les habitudes de consommation des mélomanes.
Dans les années 90, on vendait beaucoup de disques, mais cette époque est maintenant révolue, malgré une recrudescence de la popularité du vinyle. « Ce n’était déjà pas rentable pour nous de faire imprimer des disques », souligne Jessy Fuchs, qui n’en publiait qu’une petite quantité afin d’avoir une certaine visibilité sur les planchers de magasin. Sandy Boutin abonde dans le même sens, en précisant que de nombreux albums sont maintenant uniquement lancés en version numérique.
Perte de revenus
Là où le bas blesse, c’est que les maisons de disques doivent payer pour s’assurer que les magasins vendent les albums de leurs artistes. Dans le cas d’une faillite comme celle de HMV, les petites compagnies comme celles de Jessy Fuchs peuvent perdre des dizaines de milliers de dollars, car l’argent des ventes à rabais de leurs disques iront aux créanciers plutôt qu’à eux. « La direction canadienne de l’entreprise ne nous a pas dit que HMV était dans le trouble. Ils nous ont laissé continuer d’envoyer nos albums et on ne verra jamais l’argent de ça », souligne-t-il.