« Les assistantes personnelles sont les nouvelles opératrices du 21e siècle. Il ne faut pas mêler le client dans son sexisme », croit Catherine Mathys. La chroniqueuse techno souligne qu'il est surtout plus payant pour les Apple, Microsoft et Amazon de ce monde de donner une voix de femme à leurs assistants virtuels parce qu'on suggère ainsi une empathie et une déférence qui plaît au client.
D’ailleurs, les abus dont sont victimes les assistantes personnelles numériques sont bien documentés. « Les humains ont pris Siri, Alexa et Cortana pour des modélisations féminines plus commodes que les vraies femmes, car elles sont moins revendicatrices et plus faciles à dominer », explique Catherine Mathys. Par exemple, les entreprises qui les fabriquent les font répondre aux abus verbaux et aux sollicitations sexuelles par des phrases comme « Allons, allons », « Merci du commentaire » ou « Vous me faites rougir ».
Programmées par des hommes
En 2011, lorsque Siri a été intégrée aux iPhone, l’assistante vocale pouvait trouver du Viagra, mais pas la pilule du lendemain. C’était aussi plus facile de trouver une escorte qu’une clinique d’avortement. « Quand les hommes conçoivent des systèmes, il est possible qu’ils négligent des situations qui ne font pas partie de leur réalité », explique la chroniqueuse, qui déplore que les assistantes personnelles ne soient toujours pas capables d’offrir du soutien en cas d’agression.
La question du genre des assistants virtuels est passée au premier plan depuis qu’Alexa s’est dite féministe. Toutefois, bien qu'elle se soit dite féministe, dans un extrait trouvé sur YouTube, elle reconnaît que son interlocuteur est son maître.