L'expression « safe space » désigne un abri dans lequel des personnes victimes de discrimination peuvent se réfugier et trouver une oreille attentive. En français plusieurs équivalences existent déjà, comme « espace sécurisé » ou « zone neutre ». La traductrice Audrey PM propose « espace insécable », en référence au signe typographique qui empêche de séparer un ensemble de mots en fin de ligne.
Il existe depuis l’Antiquité
Le terme est à la mode depuis deux ans, au moment où les safe spaces se sont multipliés, notamment à Montréal lors du Festival international de jazz l’été dernier. Pourtant, l’un des plus vieux a été construit dans les années 70, à New York, par l’activiste trans Marsha P. Johnson. Elle a voulu permettre aux itinérantes transsexuelles d’avoir un lieu pour dormir et se ressourcer loin du harcèlement quotidien. Quant au concept en lui-même, il remonte à l’Antiquité romaine. « Sous l’Empire romain, les catacombes étaient le safe space des chrétiens qui voulaient survivre à la tyrannie », raconte Audrey PM.