À la fin des années 1970, La courte échelle a vu le jour alors qu'il ne se publiait qu'une vingtaine de livres jeunesse par année au Québec. Son fondateur et l'auteur de la série Ani Croche, Bertrand Gauthier, l'auteure Marie-Francine Hébert et la copropriétaire actuelle de l'entreprise, Mariève Talbot, racontent l'histoire de cette maison d'édition québécoise, la première de la province à se consacrer entièrement à la littérature jeunesse.
Les jeunes auteurs réunis autour de Bertrand Gauthier au moment de la fondation de La courte échelle désiraient faire une littérature québécoise alors que la majorité des livres jeunesse vendus venaient d’Europe.
« On était sur la même longueur d’onde. On avait vécu la Révolution tranquille. Il y avait un élan de liberté et de nationalisme. On adorait la lecture. Il y avait un vide à combler. On s’est retrouvés comme une équipe, une famille. »
Très vite, La courte échelle est devenue une maison d’édition incontournable, tant pour sa qualité que pour son originalité. Le livre-jeu Venir au monde, de Marie-Francine Hébert, a été l’un de ses plus gros succès, avec 150 000 exemplaires vendus.
Sauver La courte échelle de la faillite
En 2014, l’entreprise croulait sous les dettes. Mariève Talbot et son père, qui avait déjà été propriétaire de la librairie Champigny, s’en sont alors portés acquéreurs.
« Les gens ont un attachement sentimental à cette maison-là. [...] On voulait s’assurer que les auteurs restaient avec nous. » Mariève Talbot croit avoir réussi à rescaper La courte échelle en accordant de l’importance aux auteurs. Pour se démarquer, elle mise sur la publication de livres hybrides remplis d’illustrations, de romans graphiques et d’albums documentaires.
Nos invités
Bertrand Gauthier, auteur et fondateur des éditions La courte échelle, il a été président et actionnaire principal de cette maison d’édition jusqu’en 2000.
Marie-Francine Hébert, auteure de plusieurs albums et romans publiés à La courte échelle.
Mariève Talbot, propriétaire des éditions La courte échelle avec son père, Raymond Talbot, depuis décembre 2014