Que celui qui n'a jamais commis le péché de l'égoportrait lève la main. En compagnie de Karyne Lefebvre, les photographes Julie Artacho, Marc-Étienne Mongrain et Christian Fleury discutent des défis de leur métier à l'ère où les amateurs et les images qu'ils produisent se multiplient à une vitesse fulgurante.
Loin d’être choqué par les photos qu’il voit aujourd’hui, Christian Fleury trouve plutôt que, dans l’ensemble, la qualité s’est améliorée puisqu’une forme de littératie de l’image s’est développée. « La photo doit rester accessible à tous », ajoute Julie Artacho. Cette dernière apporte quand même une nuance quant à l’appropriation du métier de photographe.
Les invités reconnaissent que, comme tout le monde peut s’autoproclamer photographe, ils doivent parfois insister pour faire reconnaître leur expertise.
« Tout le monde a une voiture, mais ce n’est pas tout le monde qui est chauffeur de formule 1. »
Au-delà de la multiplication des égoportraits, tous émettent le souhait de conserver une diversité dans les images qui seront conservées dans la mémoire collective. C’est l’essence du métier de photographe. « Le selfie dit : "Je me suis pris en photo." Il a parfaitement sa place, mais nous avons aussi besoin d’autres images », dit Christian Fleury.