Les enfants sont de retour en classe, les feuilles rougissent et vous rallumez le chauffage à la maison. Pas de doute possible, c'est le retour de... la saison du rhume! Pourquoi ce virus et celui de la grippe font-ils un retour en force à l'automne et en hiver? Il y a plusieurs hypothèses pour l'expliquer, indique Christian Renaud, microbiologiste infectiologue pédiatrique au nouveau Centre d'infectiologie mère-enfant du CHU Sainte-Justine.
L’une des hypothèses que favorise Dr Renaud, c’est celle selon laquelle le taux d’humidité dans l’air aurait une influence sur la transmission de certains virus.
En effet, selon cet expert, certains virus comme celui de la grippe ont des enveloppes, qui agissent comme des coquilles protectrices contre les éléments. Ces enveloppes leur permettent de survivre dans des environnements plus secs comme l’air hivernal. Le rhume, qui n’a pas d’enveloppe, survivrait donc mieux au printemps, en été et à l’automne.
La forte présence en été de l’entérovirus, qui n’a pas d’enveloppe, vient soutenir cette hypothèse, souligne Christian Renaud.
Le facteur humain
Les changements de comportements selon les saisons constituent une autre piste intéressante pour expliquer la propagation de certains virus.
En été, les enfants sont en vacances, tout comme certains travailleurs. Les gens ont aussi moins tendance à rester enfermés. Quand l’automne arrive, les enfants retournent à l’école et les vecteurs de contagion sont multipliés.
On observe d’ailleurs chaque année un pic de rhume à l’automne, au début de l’année scolaire.
Le froid, pas responsable
Enfin, la sécheresse hivernale pourrait aussi être en cause, puisqu’elle aurait tendance à réduire la production de sécrétions qui aident à bloquer l’entrée des virus dans notre corps.
Puisque les virus respiratoires se transmettent par les muqueuses (bouche, nez, yeux), les sécrétions sont essentielles pour assurer une meilleure résistance.
Quoi qu’il en soit, Dr Renaud est formel : le froid lui-même n’a pas le pouvoir de transmettre le rhume ou la grippe. « Il n’y a rien de scientifique dans cette croyance. Si on ne met pas de tuque, on risque surtout de perdre un bout de nos oreilles », conclut-il.