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Certains jeux vidéo ont un effet très sournois sur la matière grise

Deux garçons jouent à un jeu vidéo.
Deux garçons jouent en à un jeu vidéo en ligne.PHOTO : iStock
Publié le 23 août 2019

Au moment où les jeux vidéo commencent à être implantés dans certaines écoles secondaires québécoises par le biais de programmes inspirés des sports-études, Véronique Bohbot, professeure au Département de psychiatrie de l'Université McGill, tire la sonnette d'alarme. La chercheuse à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas ne s'explique pas cette décision, qui ne suit pas les recommandations des associations de pédiatres du Canada et des États-Unis. Véronique Bohbot explique que certains types de jeux vidéo peuvent atrophier l'hippocampe, et ainsi, endommager la matière grise.

« Ce que je dis, c’est qu’il faut suivre les recommandations des associations de pédiatres du Canada et des États-Unis, parce qu’elles ont revu la littérature de centaines d’articles, qui montrent qu’il y a un effet néfaste », mentionne la professeure.

Véronique Bahbot souligne que les jeux de tir à la première personne sont particulièrement préoccupants. Ces jeux, dans lesquels le joueur voit l’action à travers les yeux du tireur, stimulent massivement les noyaux caudés, car ils activent à répétition et de façon immédiate le système de récompense du cerveau.

Or, l’hippocampe, la région du cerveau qui s’occupe notamment de la visualisation spatiale et de stocker les souvenirs, est quant à lui très peu sollicité par ce type de jeux vidéo. Il s’atrophie donc, ce qui engendre un certain déséquilibre.

« Un petit hippocampe est associé à un facteur de risque de dépression, de schizophrénie, de syndrome de stress post-traumatique et d’alzheimer. Durant le vieillissement normal, une personne qui a un petit hippocampe va avoir des troubles cognitifs, même si elle est en bonne santé. […] On trouve aussi un petit hippocampe dans plein d’autres maladies : les troubles obsessifs compulsifs, les troubles bipolaires, le TDAH. Alors, un petit hippocampe, ça ne nous aide pas dans la vie. »

— Une citation de  Véronique Bohbot, professeure au Département de psychiatrie de l'Université McGill

Véronique Bohbot concède que les degrés de vulnérabilité sont évidemment différents d’une personne à l’autre. Il n’en demeure pas moins que cette spécialiste de la mémoire s’inquiète de voir les jeux vidéo arriver dans certaines écoles secondaires québécoises.

« Ma première réaction, ç’a été une réaction de surprise. […] C’est sûr que c’est surprenant de voir qu’on va amener dans nos écoles quelque chose qui va être défavorable au bien-être de nos enfants. »

— Une citation de  Véronique Bohbot, professeure au Département de psychiatrie de l'Université McGill