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Incendies de forêt en Amazonie : Jair Bolsonaro a tout faux

Une forêt amazonienne est la proie des flammes.
Un incendie fait rage dans une zone de la forêt amazonienne près de Humaita, dans l'État d'Amazonas.PHOTO : Reuters / Ueslei Marcelino
Publié le 29 août 2019

En encourageant les brûlis agricoles dans la forêt amazonienne, le président brésilien Jair Bolsonaro nuit non seulement à l'environnement, mais il nuit aussi considérablement aux agriculteurs et aux éleveurs de bovins qui le soutiennent pourtant dans sa politique gouvernementale actuelle. C'est ce qu'explique Christian Messier, professeur d'écologie forestière à l'Université du Québec à Montréal et en Outaouais.

« Chaque fois qu’on perd de la forêt amazonienne, c’est de la pluie qui n’est pas créée. Et la pluie ne tombe pas seulement en forêt tropicale : c’est dans toute la région, et ce sont tous les agriculteurs de la région qui profitent de cette pluie-là. Et s’il pleut moins, les rendements sont moindres, et les profits sont moindres », indique le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la résilience des forêts face aux changements globaux.

« La forêt amazonienne a un rôle régional très important. Elle produit de la pluie. Et plus on va la perdre, plus il va y avoir de sécheresses. […] C’est ce qu’on appelle des rétroactions positives. Ça veut dire que plus on brûle la forêt, moins il y a de forêt, moins il y a d’eau qui est formée, et plus il y a de périodes de sécheresse. »

— Une citation de  Christian Messier, professeur d'écologie forestière à l'Université du Québec à Montréal et en Outaouais

Deux forêts bien différentes

Par ailleurs, Christian Messier souligne que, contrairement à la forêt boréale, la forêt amazonienne n’est pas adaptée aux incendies. En forêt boréale, les incendies sont naturels la plupart du temps, dans le sens qu’ils sont causés par des éclairs.

« La forêt boréale est adaptée à ça : les arbres, les plantes, les animaux sont adaptés, et jusqu’à un certain point, c’est bon pour la forêt », explique le professeur d’écologie forestière.

Or, il en est tout autrement pour la forêt amazonienne. « Quand on brûle une forêt tropicale, humide comme en Amazonie, ce sont des centaines d’espèces d’arbres par hectare, ce sont des milliers d’espèces végétales et d’insectes que la forêt ne va jamais récupérer. […] Ça va prendre des centaines, des milliers d’années. La forêt amazonienne n’est pas du tout adaptée à ça. Les espèces ne sont jamais adaptées au feu. Donc, c’est une perte. »

« C’est ça qui est dramatique, c’est qu’on n’a pas juste des feux qui détruisent une forêt comme en forêt boréale : c’est une forêt qui ne va jamais pouvoir retrouver son état original. »

— Une citation de  Christian Messier, professeur d'écologie forestière à l'Université du Québec à Montréal et en Outaouais

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