L'indice de qualité de l'air (IQA) est souvent utilisé par les météorologues pour informer le public sur la concentration de polluants dans l'air. À quoi correspond véritablement cet indice? Guillaume Rivest, journaliste indépendant en environnement, nous explique que la réponse varie grandement d'un pays à l'autre.
L’IQA mesure la concentration de certains polluants dans l’air, mais pas tous. Par exemple, les particules fines, le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote et la quantité d’ozone au sol sont les seuls polluants observés au Québec pour émettre l’IQA. La concentration de chacun d’entre eux est croisée pour obtenir un indice composite sous forme de pointage, qui sert ensuite à émettre des recommandations de santé publique.
Toutefois, l’IQA n’est pas normalisé à travers le monde, ce qui signifie que différentes organisations le mesurent différemment. Par exemple, le gouvernement du Canada, à la différence de celui du Québec, mesure uniquement le dioxyde d’azote, l’ozone au sol et les particules fines en suspension dans l’air pour émettre la cote air santé (CAS), l’équivalent canadien de l’IQA.
L’Europe, la Chine, Hong Kong, l’Inde, le Mexique, Singapour, le Royaume-Uni, les États-Unis et de nombreux autres pays ont tous leur propre façon de calculer l’IQA.
Dans bien des cas, y compris au Canada, une grande quantité de polluants présents dans l’air sont omis des calculs.
« À Rouyn-Noranda, on trouve souvent de l’arsenic dans l’air, mais l’arsenic n’est pas mesuré dans l’indice de qualité de l’air, explique Guillaume Rivest. Pourtant, c’est une substance qui est reconnue comme cancérigène et même qu’à Rouyn-Noranda, on a déterminé que, dans certains quartiers, le taux d’arsenic dans le sang des enfants était quatre fois plus élevé que le taux d’un groupe témoin. »
Malgré ses lacunes, l’IQA demeure une donnée pertinente à prendre en compte d’un point de vue de santé publique puisque l’on estime que 8,8 millions de personnes meurent chaque année en raison de la pollution de l’air. En guise de comparaison, le tabac est associé à 7,2 millions de morts par année, soit 1,6 million de moins.