Les Autochtones du Québec sont victimes de discrimination systémique. C'est la conclusion à laquelle arrive le commissaire Jacques Viens dans son rapport déposé aujourd'hui. La professeure en droit à l'Université Laval Fannie Lafontaine est d'accord avec les conclusions du commissaire.
« Ça devient une évidence de plus en plus. Le nombre de rapports accablants qui sont produits sur la relation entre les gouvernements, les services publics et les Autochtones rend le constat inévitable. »
Le rapport Viens décrit entre autres comment le système public a été incapable d’offrir les services auxquels les communautés autochtones ont droit. Cette discrimination puise son origine dans la colonisation et l’histoire du Québec, selon la professeure.
« Souvent, on applique les mêmes règles aux Autochtones, alors qu’on a fait fi de leurs propres structures, de leurs codes culturels, de leurs façons de faire les choses, ce qui crée de la discrimination », explique-t-elle.
Le rapport Viens lance 142 appels à l’action pour corriger le problème et recommande un mécanisme de suivi indépendant pour assurer la concrétisation des recommandations.
« Il n’y a pas une solution magique. Il va falloir déconstruire plusieurs choses sur lesquelles nos sociétés sont construites […] pour voir comment on peut arriver à une relation d’égal à égal avec les Autochtones et les Inuits », rappelle Mme Lafontaine.