Masturbation, orgasme, fantasmes, performance, nombre de partenaires... Sept hommes se prêtent au jeu de la vérité dans Pénis de table, une bande dessinée qui lève le voile sur la sexualité d'hommes de tous les horizons et orientations sexuelles. En compagnie de deux participants, Christophe et Michel, Cookie Kalcair, auteur du livre, explique à Catherine Perrin que les hommes sont en déficit de littérature spécialisée à propos de leur intimité.
« Le sujet de la masturbation, dans des couples ou dans la société, est vraiment encore tabou, déplore Charles Huteau, alias Cookie Kalcair. Je trouve complètement stupide que des gars de 30 ans ou plus, ou même des femmes […] aient du mal à ouvertement parler de leurs habitudes de masturbation. Ce n’est plus interdit, tout le monde le fait, c’est bon pour la santé… Je me souviens d’avoir été notamment touché de connaître des gars, dans des couples, qui avaient du mal à en parler à leur copine parce qu’elle pensait que si les gars se masturbaient, c’était parce qu’ils n’avaient pas une bonne vie sexuelle. Je voulais venger ce sujet-là et [défendre] la masturbation comme un droit, un plaisir personnel différent. »
« On parle finalement très peu de sexualité masculine de façon grand public, éducative ou exploratoire. Il y a très peu de presse masculine spécialisée. On a des magazines qui nous disent quoi acheter comme montre ou comme char et comment avoir un six pack, et c’est tout. Il n’y a pas de magazines socio-psycho pour les hommes. »
Expliquer l’inexplicable
« Un orgasme, ce n’est pas toujours la même chose, non plus, dit Christophe, 29 ans. De mettre des mots précis sur ça, je trouve ça intéressant, mais quand même un peu difficile. »
Parlons conquêtes
« C’est assez difficile à chiffrer, exactement, [le nombre de mes partenaires sexuelles], mais ça devrait tourner autour de 400 à 500, 600 peut-être. C’est dans ce coin-là », avoue Michel, 47 ans.
« On n’en parle pas »
Il voit sa participation au livre comme un moyen d’aborder des sujets qui le sont rarement, mais aussi d’enseigner aux jeunes hommes qu’aucune forme de sexualité n’est vraiment hors-norme. « On parle de nos conquêtes, mais jamais dans le détail. Un sujet me fascine : la quantité de sperme… Il y en a moins quand on se masturbe. C’est un truc dont je n’ai jamais discuté avec mes amis, mais que tous les gars savent. On n’en parle pas. »