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Politique : comment gérer son passé numérique

Yolande James, Stéphane Mailhiot et Bruno Guglielminetti au micro de Catherine Perrin.
Yolande James, Stéphane Mailhiot et Bruno Guglielminetti PHOTO : Radio-Canada / Olivier Lalande
Publié le 23 mai 2018

Si vous pensez un jour vous lancer en politique, faites le ménage des propos que vous avez tenus en ligne, évitez les propos racistes ou sexistes, et, si vous avez émis des opinions controversées, continuez de les endosser. Ce sont les conseils de Claude Villeneuve, ancien rédacteur de discours pour Pauline Marois, de Bruno Guglielminetti, consultant et animateur de balados, de Stéphane Mailhiot, publicitaire, et de Yolande James, commentatrice politique. Ils expliquent à Catherine Perrin que les partis politiques doivent aussi faire preuve de vigilance.

Nos invités s’attardent aux cas de trois candidats dont des propos ou des gestes passés ont été déterrés par des blogueurs ou des journalistes. Michelle Blanc, candidate pour le Parti québécois, s’est publiquement offusquée qu’on republie des propos qu’elle a prononcés contre l’islam en 2014. Muguette Paillé a dû retirer sa candidature pour le Parti québécois après la découverte de propos islamophobes qu’elle avait endossés sur Facebook. Puis, en 2014, Le Journal de Québec avait publié des photos dégradantes d’un candidat de la Coalition avenir Québec qu’il avait lui-même affichées sur Facebook.

Plus droit à l’oubli
« Auparavant, on avait le droit à l’oubli, souligne Bruno Guglielminetti. Aujourd’hui, on ne l’a plus avec les réseaux sociaux. Dans 20 ans, ça va être l’enfer pour les candidats qui vont vouloir se présenter, [parce qu’]ils auront mis toute leur vie sur Instagram, sur Facebook [et] sur Twitter. Les recherchistes et les [vérificateurs de faits] vont avoir du plaisir. »

Divers degrés de dommages
« Une photo nu sur la toilette, finalement, ça entre dans les catégories des erreurs de jeunesse. Ça fait passer un mauvais moment au candidat, mais généralement […], c’est gérable, indique Claude Villeneuve. Le pire niveau, c’est quand on découvre des propos inacceptables, qui vont du côté de l’intolérance, du sexisme ou du racisme. Ça devient beaucoup plus compliqué pour un parti et pour le candidat pris la main dans le sac de s’en sortir. »

La nouvelle norme?
Stéphane Mailhiot croit qu’on s’habituera bien assez tôt à trouver des contradictions entre le passé d’un candidat et sa position politique du moment. « On est habitué à [voir] une entreprise qui change de position sur certaines questions, qui admet rapidement avoir fait une erreur et qui fait amende honorable, dit-il. Il n’y a pas de raison pour laquelle on ne s’y habituerait pas pour les hommes et les femmes politiques. Au fur et à mesure que les campagnes vont se multiplier, […] on va voir que plus grand-monde n’aura rien à se reprocher. »

Stratégies nécessaires
« Le plus important, aujourd’hui, c’est la façon dont on réagit, affirme Yolande James. Dans le cas de Michelle Blanc, ce qui fait la nouvelle encore, […] c’est la réaction. [Quand] on n’assume pas, qu’on n’est pas prêt à assumer tout ce qui a été dit et qu’on alimente la bête en voulant répondre chaque fois, on crée encore une autre nouvelle. Pour les candidats, il s’agit de se donner une stratégie, de voir comment gérer ça. À partir du moment où l’on entre dans l’arène politique, c’est autre chose. Ce n’est pas vrai qu’on peut continuer sa vie de réseaux sociaux comme avant. »