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L’autobiographie, entre exercice narcissique et désir de partage

Médium large, ICI Première.
Audio fil du mardi 12 septembre 2017

L’autobiographie, entre exercice narcissique et désir de partage

Écrire sur soi : Discussion

Dominique Demers, Hugo Meunier, Patrice Coquereau et Claudia Larochelle au micro de Catherine Perrin
De gauche à droite et de haut en bas : Dominique Demers, Hugo Meunier, Patrice Coquereau et Claudia LarochellePHOTO : Radio-Canada / Olivier Lalande
Médium large, ICI Première.
Médium largePublié le 12 septembre 2017

Les ouvrages écrits par des personnalités pour relater leur parcours peuvent résulter d'un désir intense, voire d'une nécessité de transmettre un message, mais ils résonnent aussi parfois comme de simples produits dérivés ou des opérations d'autopromotion. Le journaliste Hugo Meunier, l'animatrice Claudia Larochelle, l'auteure Dominique Demers et le comédien Patrice Coquereau font valoir à Catherine Perrin que les lecteurs savent reconnaître l'authenticité d'une autobiographie.

Hugo Meunier consacre son nouveau livre, Infiltrer Hugo Meunier, à la surenchère d’autobiographies narcissiques. « Il y a des trucs que je juge méprisants pour les lecteurs tellement ils sont mauvais, affirme-t-il. Oui, on peut surfer sur le vernis de l’altruisme, mais des fois, il y a des limites. Je déplore un peu cette espèce d’absence de pudeur des gens qui ne se sont pas demandés à quel point leur histoire intéresserait des gens. »

« Dans ma tête, quelqu’un qui écrit sa biographie, c’est quelqu’un qui a une célébrité et qui a le droit de la raconter. Maintenant, j’ai l’impression qu’on raconte sa vie pour devenir une célébrité. »

— Une citation de  Hugo Meunier

Les ingrédients d’un échec
« Quand je reçois, comme journaliste littéraire, ces livres et qu’il y a une dizaine de mots par page parce que c’est écrit en très, très gros caractères pour gonfler le livre, quand c’est rempli de coquilles ou d’information plus ou moins vraie, d’un humour douteux [et que] ça sent le cheap, c’est là que ça m’agace, souligne Claudia Larochelle. Je me dis qu’on rit des lecteurs et des lectrices qui vont acheter ça alors que c’est mal foutu. Ce n’est pas toujours le cas, mais j’ai vu beaucoup de livres comme ça arriver sur mon bureau. »

Juste la vérité, rien que la vérité
Dominique Demers estime avoir été sincère et soucieuse du lecteur en écrivant Chronique d’un cancer ordinaire : ma vie avec Igor (2014), qui raconte son combat contre la maladie. « Je suis une conteuse, j’aime raconter des histoires, et je trouvais que j’avais une maudite bonne histoire, dit-elle. À cause du système de santé, à cause des êtres humains, il y avait eu toutes sortes d’anecdotes, toutes sortes de petits moments très drôles, parfois dramatiques. […] Chaque fois que je parlais de mes expériences de cancer, je faisais rire mes amis. »

Idem pour Patrice Coquereau, qui ne pensait qu’à briser les tabous en écrivant sur l’anxiété dans Guérir à gorge déployée (2014). « Au moment où les portes se sont ouvertes pour que je puisse écrire ce livre, il y avait le désir de partage, jure-t-il. Je suis une personnalité, c’est sûr que ça a aidé. Je cherchais une tribune. Ça a engendré, dans les salons du livre et dans les conférences que j’ai données par la suite, des rapports comme je n’en avais jamais eu, même dans mon milieu de travail. […] Ça "pète" des bulles. »