Il dessinait et peignait pour illustrer la réalité et en apprendre davantage sur elle. Ce faisant, il a fait faire des bonds prodigieux à l'anatomie, la botanique, le génie mécanique, l'hydrologie et la culture, pour ne nommer que ces domaines. Au 500e anniversaire de sa mort, l'architecte Maryse Leduc, le journaliste Charles Prémont et le critique de cinéma Georges Privet discutent avec Catherine Perrin des apports multiples de Léonard De Vinci.
« C’était un grand observateur de la nature, raconte Maryse Leduc. C’est comme ça qu’il a appris – en se promenant dans les champs. C’était un autodidacte. Il n’a pas fait les grandes écoles étant donné qu’il était fils illégitime. Son père était notaire. S’il avait été fils légitime, il serait devenu notaire, il ne serait pas devenu Léonard de Vinci. Le fait de se balader des journées de temps dans la nature, d’observer la nature, de dessiner… Quand son père a vu ses premiers dessins, il a été stupéfait. Il apporté ça chez Verrocchio et Verrocchio a dit : "Je le prends!" »
« Quand il dessinait, il y avait tout un code secret de mathématiques et de proportions. Le nombre d’or est présent partout. »
L’insatiable quête des secrets de la nature
Georges Privet fait remarquer que Léonard de Vinci n’a pourtant pas achevé beaucoup de ses grandes idées. « C’est le piège d’être fasciné par tout, de chercher à savoir comment tout comprendre : à un moment donné, on ne sait plus dans quelle direction aller, souligne-t-il. La seule direction qu’il a toujours tenue, c’est [celle de] la nature. Il avait l’impression, le sentiment, la conviction profonde que toutes les lois importantes de l’univers pouvaient être comprises en observant la nature, et je pense que cette obsession […] contribue beaucoup à la fascination [pour] son œuvre. Il n’y a rien d’arbitraire dans ce qu’il faisait. »
Avant son temps
« Il avait des idées très en avance sur son temps, et qui n’étaient pas nécessairement comprises à son époque, indique Charles Prémont. Il a beaucoup travaillé sur l’eau, sur les canaux, sur la création d’écluses – ce que l’on sait un peu moins. Dans un cas particulier, il voulait faire un pont pour […] relier la Corne d’Or à Constantinople. À cette époque, quand il a soumis son dessin, les ingénieurs du sultan ont dit : "Ça ne marchera jamais." En fait, ce pont a été [finalisé] en 2001, par un artiste norvégien qui s’est inspiré de ses plans. »