Émilie Bergeron, Doreen Assaad et Jean-François Touchette ont tous les trois fait des découvertes en acceptant de réduire, pendant un mois, leur consommation d'essence, de viande, d'énergies fossiles et de matières non renouvelables. La mère de famille de Boucherville, la mairesse de Brossard et l'homme célibataire de Montréal parlent à Catherine Perrin des joies de l'alimentation végétarienne, du compostage et du transport en autobus. Le biologiste Claude Villeneuve évalue les émissions de CO2 qu'ils sont ainsi parvenus à éviter.
Cette discussion fait suite à celle du 16 janvier 2019, lors de laquelle nos trois participants parlaient des points à améliorer dans leur empreinte écologique, et acceptaient de relever le grand défi de réduction de l’empreinte carbone proposé par Catherine Perrin.
Bonjour volaille
« Mon défi était d’intégrer la volaille et au moins deux plats végétariens par semaine », raconte Jean-François Touchette, pour qui cela représentait une épreuve, puisqu’il est adepte de l’alimentation cétogène. « J’ai acheté ma volaille entière; je l’ai non seulement apprêtée du début à la fin, mais j’ai aussi gardé les os et j’en ai fait des bouillons. C’est super bon, ça a plein de vertus. […] C’est le bœuf, le porc, l’agneau et le veau que j’ai diminués pour faire une place plus grande au poulet. »
C’est dur sans voiture
« Ça n’a pas été facile, reconnaît Doreen Assaad. Mon pauvre conjoint… Honnêtement, je pense que tout le covoiturage qu’on a fait en voiture électrique a mis un peu de stress sur notre relation de couple. »
La mairesse de Brossard déplore avoir eu l’impression de traîner sa famille de force dans cette aventure, mais ressent les effets positifs d’une alimentation moins riche en aliments transformés.
« Je dors mieux, je me sens mieux, la qualité de la nourriture que je consomme me fait sentir mieux. Je ne veux pas retourner en arrière. Je ne m’attendais pas à ça. »
Pas pour tout le monde
Émilie Bergeron, elle, accuse le coup de voyages plus fréquents en transport en commun sur la Rive-Sud, dans la région de Montréal : « C’est une distance d’à peu près 17 kilomètres qui me prend de 15 à 20 minutes en voiture. Là, c’est près d’une heure 15 minutes à l’aller seulement. […] Comme mes enfants sont plus vieux, j’ai pu me le permettre, mais je me mettais dans la situation d’une jeune mère qui doit récupérer des jeunes enfants à la garderie… Ç’aurait été impossible! »
À écouter aussi :
« Il ne faut pas s’excuser d’exister, non plus. »
Claude Villeneuve reconnaît que de diminuer sa consommation d’essence n’est pas facile partout. « Le transport en commun est handicapé par l’effet de l’étalement urbain, note-t-il. Pendant plus de 50 ans, on a complètement construit les villes en fonction de l’automobile individuelle, comme si c’était le point de référence. […] Alors, effectivement, on est comme prisonniers de ça. »