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La théorie du trafic induit, ou l’argument massue contre un troisième lien

Des voitures et camions sur la route.
Circulation intense sur le réseau autoroutier montréalais.PHOTO : Radio-Canada / Simon-Marc Charron
Publié le 13 décembre 2018

Loin de réduire la congestion automobile, l'accroissement du parc routier dans les villes aurait pour effet de l'augmenter en favorisant l'étalement urbain. C'est la théorie du trafic induit, un phénomène qui s'observe partout en Amérique du Nord depuis les années 1970. Marie-Hélène Vandersmissen, directrice du Département de géographie de l'Université Laval, explique à Catherine Perrin qu'il faut plutôt développer le transport en commun et rendre les horaires de travail plus flexibles.

Selon Marie-Hélène Vandersmissen, la théorie du trafic induit renvoie au concept économique de la demande latente. « C’est une demande dont connaît l’existence, mais qui n’est pas encore exprimée, souligne-t-elle. Un scénario pourrait être que des ménages, actuellement, se retiennent d’aller sur la Rive-Nord, ou dans le cas de Québec, se retiennent de traverser le fleuve […], principalement parce qu’il y a de l’encombrement. Avec un nouveau lien, on peut penser que des personnes vont effectuer des déplacements [qu’ils ne faisaient pas]. »

« Une fois que le nouveau lien est fait et construit, ça entraîne des changements structurels dans l’utilisation du territoire, dans l’occupation du sol. De nouvelles zones résidentielles se développent; de nouveaux centres commerciaux, de nouvelles zones d’activités qui génèrent elles aussi plus de déplacements. »

— Une citation de  Marie-Hélène Vandersmissen

Réaction en chaîne

La construction du pont Pierre-Laporte, à Québec, a engendré un trafic induit. « Avec cette nouvelle infrastructure, beaucoup de ménages ont décidé d’aller s’installer sur la rive sud, entre autres, beaucoup d’employés de l’Université Laval, raconte Marie-Hélène Vandersmissen. Ça a généré de l’étalement urbain, des nouveaux développements résidentiels sur la rive sud, particulièrement à Saint-Jean-Chrysostome, à Saint-Nicolas, à Charny, donc à proximité des ponts. »

« Il y a toujours une zone de répit, indique la spécialiste, mais en fonction de la croissance économique ou non, en fonction de la croissance démographique ou non […], finalement, on revient toujours à plus de congestion. »

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