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Le bruit, un problème passé sous silence

Médium large, ICI Première.
Audio fil du vendredi 3 août 2018

Le bruit, un problème passé sous silence

Entrevue avec Tony Leroux : Le bruit

Tony Leroux au micro de Stéphan Bureau.
Tony LerouxPHOTO : Radio-Canada / Olivier Lalande
Médium large, ICI Première.
Médium largePublié le 3 août 2018

Surdité, accidents de travail ou de la route, problèmes cardiovasculaires... En milieux urbains comme au travail, le bruit cause une réaction en chaîne qui coûte des dizaines de millions à la collectivité, selon Tony Leroux. Le vice-doyen à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et professeur en orthophonie et en audiologie déplore que les normes n'aient pas changé depuis 30 ans, et que le sujet du bruit demeure tabou. Il fait valoir à Stéphan Bureau que le Québec devrait s'inspirer de l'Europe, où les fabricants d'appareils sont tenus de respecter des limites strictes.

Selon le spécialiste, il est insensé que des travailleurs soient exposés à des niveaux de bruit de 85 décibels ou plus. « On sait qu’après 20, 25, 30 ans d’exposition, ils vont avoir des surdités qui vont perturber leurs communications et leurs activités sociales, leur rendre la vie difficile dans les restaurants, dans les conversations de groupe », dit-il, ajoutant que les coquilles de protection et les bouchons n’offrent pas une protection suffisante.

« Les victimes, très souvent, si elles commencent à travailler à 20 ans, vont se rendre compte à 50 ans qu’il est difficile de communiquer. Très souvent, elles vont dire : "C’est parce que je vieillis." Non, ce n’est pas parce qu’on vieillit, c’est parce qu’on vient d’accumuler 30 ans d’exposition au bruit. »

— Une citation de  Tony Leroux

Des sons qui usent le cœur

Tony Leroux décrit une autre conséquence peu connue de l’exposition au bruit. Le bruit nocturne, plus précisément, particulièrement celui qui vient de sources intermittentes : « [Ces bruits] ne vont pas nécessairement provoquer d’éveil, mais ils vont provoquer une réponse cardiovasculaire. […] Sur une période de 15, 20 ans d’exposition de cette nature, dans des grandes populations, on voit émerger une augmentation des maladies cardiovasculaires que l’on peut associer à l’exposition au bruit. »

« Le système auditif ne dort jamais, affirme Tony Leroux. C’est le système qui nous sert de veille. »